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Modifications post-traductionnelles des protéines
Ubiquitination : mécanismes
Régulation de la catalyse des ligases E3

Sommaire

définition

La régulation de la catalyse des ligases E3 contrôle l’activation, la spécificité et la durée du transfert d’ubiquitine par des mécanismes conformationnels, post-traductionnels et allostériques.

L’activité des E3 ubiquitine ligases dépend d’une régulation fine garantissant la spécificité, la réversibilité et la temporalité du transfert d’ubiquitine.

Cette régulation agit à plusieurs niveaux :

  • activation conformationnelle,
  • contrôle post-traductionnel,
  • recrutement de cofacteurs,
  • assemblage de complexes multiprotéiques.

Régulation conformationnelle et allostérique

1. De nombreuses ligases E3 présentent des états inactifs autoinhibés, qui se convertissent en formes actives sous l’effet de signaux spécifiques, i.e. modulation structurelle conditionne l’accessibilité du site catalytique ou la capacité à recruter E2 et le substrat.

a. Chez les RBR, comme la parkine ou HHARI, le domaine RING0 masque la cystéine active du RING2.

L’activation repose sur une restructuration conformationnelle déclenchée par des phosphorylations, comme celle de la parkine par PINK1 ou la fixation de cofacteurs.

b. Chez certaines HECT, comme NEDD4, la flexibilité du bras C-terminal est contrôlée par des interactions intramoléculaires entre les domaines WW et les motifs PY des partenaires.

c. Chez les RING, les complexes APC/C et SCF alternent entre des états actifs et inactifs selon leur interaction avec les activateurs Cdc20/Cdh1 ou les adaptateurs F-box respectivement.

2. Cette régulation conformationnelle permet une activation localisée et transitoire, essentielle à la fidélité du système ubiquitine.

L’activité de l’enzyme E3 ne se limite pas à transférer mécaniquement l’ubiquitine : elle consiste avant tout à organiser la configuration catalytiquement réactive entre les partenaires du complexe.

Modifications post-traductionnelles

1. Les ligases E3 peuvent être modulées par diverses modifications covalentes, influençant leur stabilité, leur localisation ou leur affinité pour les partenaires.

a. La phosphorylation active ou inhibe l’interaction E2-E3 ou E3-substrat comme, par exemple, la phosphorylation de la parkine par PINK1, nécessaire à son activation mitochondriale.

b. L'ubiquitination peut être autocatalytique comme certaines E3, comme MDM2, s’autoubiquitinent pour contrôler leur propre dégradation.

c. La sumoylation et neddylation modulent l’activité de complexes de type CRL, comme par exemple la neddylation de la culline1 (CUL1) indispensable à la formation du complexe actif SC, et la déneddylation par le complexe COP9 qui rétablit un état inactif.

2. Ces modifications assurent une rétroaction dynamique maintenant l’équilibre entre activation, recyclage et inhibition.

Recrutement de cofacteurs et adaptateurs

1. L’efficacité du transfert d’ubiquitine dépend aussi du recrutement de cofacteurs régulateurs qui stabilisent les interactions ou confèrent une spécificité de substrat.

  • Les protéines Cks1 facilitent la reconnaissance de p27Kip1 par le complexe SCFSkp2.
  • Les coactivateurs Cdc20 et Cdh1 déterminent la sélectivité de l’APC/C en fonction de la phase du cycle.
  • Des cofacteurs inhibiteurs, comme Cbl-b ou Smurf2, limitent l’activité de leurs homologues par des interactions compétitives ou des boucles de rétrocontrôle.

2. Ce niveau de régulation confère aux ligases E3 un rôle d’intégrateurs de signaux cellulaires, ajustant la dégradation protéique en fonction du contexte physiologique.

Assemblage dynamique des complexes

Les E3 multiprotéiques, i.e. CRL, APC/C, LUBAC… fonctionnent comme des plates-formes modulaires dont la composition évolue selon les besoins cellulaires.

L’échange des sous-unités adaptatrices, des cofacteurs ou des enzymes E2 modifie la spécificité du substrat et la topologie des chaînes ubiquitine.

Ce remaniement rapide permet une réponse adaptative à la progression du cycle cellulaire, au stress ou aux signaux métaboliques.

Dégradation et recyclage des E3

Enfin, certaines ligases E3 sont soumises à une autorégulation négative par autoubiquitination et dégradation protéasomale, assurant leur renouvellement et évitant une activité prolongée.

Ce mécanisme permet une désactivation rapide du signal d’ubiquitination. comme chez :

Mono et polyubiquitination