• Comportement du chien et
    du chat
  • Celui qui connait vraiment les animaux est par là même capable de comprendre pleinement le caractère unique de l'homme
    • Konrad Lorenz
  • Biologie, neurosciences et
    sciences en général
  •  Le but des sciences n'est pas d'ouvrir une porte à la sagesse infinie,
    mais de poser une limite à l'erreur infinie
    • La vie de Galilée de Bertold Brecht

Fusion et fission membranaires
Vue d'ensemble

Sommaire
définition

Les changements topologiques membranaires se produisent par des événements de fusion qui font intervenir :

livre

Les fusions et les fissions spécifiques seront le plus souvent traitées dans des chapitres particuliers aux organites.

Vue d'ensemble

1. Les changements topologiques membranaires se produisent par des événements de fission et de fusion et dans les exemples les plus simples :

  • la fission se produits lorsqu'une vésicule, i.e. un organite membranaire quelconque, est divisée en deux vésicules,
  • la fusion se produit lorsque deux vésicules sont fusionnées en une seule.

Plus généralement, un nombre décrivant la topologie de la membrane, appelé caractéristique d'Euler, qui est de 2 lorsqu'on assimile une vésicule à une sphère, est :

  • soit augmentée de deux lors de la fission, i.e. formation de deux sphères non connectées (2 + 2 = 4),
  • soit diminuée de deux lors de la fusion (4 - 2 =2).

2. Les fusions nécessitent le plus souvent :

bien

La fusion membranaire ainsi que toute la machinerie et le mécanisme sont étudiés dans des chapitres spéciaux.

Complexe de fusion membranaire
Complexe de fusion membranaire
(Figure : vetopsy.fr d'après Grubmüller et coll)

Remarque : les fusions sont qualifiées :

  • d'homotypique lorsque deux compartiments identiques fusionnent, par exemple lysosome/lysosome,
  • d'hétérotypique lorsque deux compartiments différents fusionnent, par exemple lysosome avec endosome, lysosome et membrane plasmique…

3. Les fissions, en général actives, nécessitent la constriction du cou de la vésicule par :

Remarque : les fusions peuvent être aussi passives, i.e. sans utilisation d'énergie.

bien

La fission membranaire est étudiée dans des chapitres spéciaux.

Machineries protéiques

On peut classer les machineries protéiques en fonction des changements topologiques qu'elles produisent (fusion/fission), et de l'endroit où elles agissent, i.e. quatre groupes pourraient théoriquement exister (Dynamic and elastic shape transitions in curved ESCRT-III filaments 2017).

Fusion et fission externes

Les changements topologiques externes sont ceux dans lesquels les protéines sont localisées sur le feuillet externe du col membranaire pour être fusionnées, ou brisées par la fission.

Biogenèse des endosomes ou corps multivésiculaires
Biogenèse des endosomes ou corps multivésiculaires
(Figure : vetopsy.fr d'après Gruenberg)

1. La fusion externe est bien documentée (protéines SNARE, protéines virales…).

2. La fission externe peut être intuitivement comprise comme résultant de la constriction du cou par des protéines externes, comme celle bien décrite de la dynamine (loupe détachement vésiculaire par la dynamine).

Fusion et fission internes

Les changements topologiques internes engagent des protéines se trouvant dans la lumière du cou.

1. La fusion interne peut être comprise intuitivement par l'induction d'une forte courbure locale au site de fusion, comme l'externe par ailleurs.

2. La fission interne est beaucoup moins intuitive.

Dans la fission interne, la constriction des cols membranaires par les machines protéiques présentes dans la lumière devrait être bloquée par les protéines elles-mêmes.

  • Scission membranaire normale et inversée
    Scission membranaire normale et inversée
    (Figure : vetopsy.fr)
    Toutes les réactions de fission interne nécessitent l'ESCRT-III qui pourrait être la machinerie générale pour effectuer ce processus.
  • Le principe général de la réaction de fission interne attribuable à ESCRT-III repose sur un assemblage transitoire sur la membrane pour induire sa courbure, qui n'est pas encore bien comprise, qui permettrait de resserrer le col membranaire potentiellement important au point où la fission se produit.

3. Les processus de fiction peuvent être divisés en quatre classes selon qu'elle soit (loupe différentes classes de fission membranaire) :

  • à topologie normale ou inversée,
  • à union disjointe ou conjointe.

Modèle " kiss-and-run " (KARM)

Principe de base

1. Le modèle " kiss-and-run " (KARM) est un processus qui permet l'échange de molécules (The Kiss-and-Run Model of Intra-Golgi Transport 2012).

  • Deux vésicules entrent de manière transitoire en contact par leur membrane (kiss 1)
  • Un petit pore de fusion permet un échange unidirectionnel ou bidirectionnel de molécules (kiss 2).
  • Les vésicules se séparent rapidement par fermeture du pore de fusion pour empêcher leur coalescence en un seul compartiment .
Deux variantes du KARM
Deux variantes du KARM
(Figure : vetopsy.fr d'après Mironov et Beznoussenko)

2. Le principe de base de KARM est que la fusion précède la fission, et que et même que cette fusion entraîne la fission (The golgi apparatus and centriole 2019).

  • a. La variante symétrique du KARM présuppose que la fusion/fission se produit sur un même site.
  • b. La variante asymétrique du KARM présuppose que la fusion/fission peut se produire sur des sites différents, appelé aussi modèle de maturation des transporteurs (CMM ou carrier-maturation model).

En accélérant le recyclage des vésicules, le " kiss-and-run " fournit un mécanisme efficace pour faciliter la libération prolongée.

bien

Le modèle " kiss-and-run " (KARM) est de plus en plus incriminé dans le trafic vésiculaire que ce soit dans l'endocytose rapide que dans la voie sécrétoire (loupe KARM de l'EGT et loupe KARM de l'IGT).

Mécanisme

1. Le mécanisme de " kiss-and-run " le mieux étudié est celui des cycles rapides d'exocytose-endocytose des vésicules de transport dans les cellules neuronales (Synaptic vesicles: is kissing a matter of competence? 2001).

2. Le Ca++ pourrait assister le " kiss-and-run " lors de la fusion et la fission des lysosomes (loupe rôles du calcium dans la fission et la fusion).

En outre, des protéines qui ont des rôles contradictoires dans la fusion et la fission des lysosomes, comme Lyst1 (LYSososmal-Trafficking regulator) pourrait former des échafaudages qui permettent une fusion partielle et coordonner la fission

Fusion transitoire et fission via un porosome
Fusion transitoire et fission via un porosome
(Figure : vetopsy.fr d'après Jena)

On pourrait imaginer un échafaudage d'un complexe semblable au porosome et Lyst1, une structure en coupe qui serait intégrée dans le membrane plasmatique et dans laquelle une vésicule exocytaire s'arrimerait pour former un tunnel à travers lequel s'écoulerait le contenu.

Remarque : les porosomes sont structures lipoprotéiques supramoléculaires en forme de coupe au niveau de la membrane plasmique cellulaire des cellules sécrétoires dont la taille varie de 15 nm dans les neurones et les astrocytes à 100–180 nm dans les cellules endocrines et exocrines (‘Porosome’ discovered nearly 20 years ago provides molecular insights into the kiss-and-run mechanism of cell secretion 2015 et Secretory Portal - Porosome in Pancreatic Acinar Cells 2021).

Les porosomes neuronaux sont composés de près de 40 protéines, à comparer aux complexes des pores nucléaires composé d'environ 500 molécules.

3. Ce mécanisme est, entre autres, utilisé dans la libération des hydrolases du lysosome :

Fusion membranaire