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Bioénergétique
Chaîne respiratoire : chaîne de transfert d'électrons
Vue d'ensemble

Sommaire
définition

Une chaîne de transport d'électrons est une série de complexes protéiques et d'autres molécules qui transfèrent des électrons des donneurs d'électrons aux accepteurs d'électrons via des réactions d'oxydoréduction (redox) et couplent ce transfert d'électrons avec le transfert de protons (H+) à travers une membrane.

Vue d'ensemble

pas bien

Lorsque la variation d'énergie libre d'un système, i.e. $\Delta G_0'$, est élevée, la réaction brutale et irréversible est incompatible avec la vie cellulaire à cause des variations brutales de température.

1. Or, dans l'organisme, les processus biologiques doivent s'effectuer à température constante.

L'organisme a donc recours non pas à des réactions brutales d'oxydation ou de réduction, mais à des réactions d'oxydoréduction (redox) qui vont permettre un transfert progressif de l'énergie dans des systèmes réversibles dont les E'o sont intermédiaires et voisins les uns des autres (loupe potentiel redox).

1. Ainsi, les glucides ou des lipides, les deux nutriments énergétiques, doivent subir plusieurs réactions chimiques dans le cytosol et dans la matrice mitochondriale pour créer du NADH et du FADH2.

a. La première est la coupure des molécules plus ou moins complexes par étapes pour produire des composés bicarbonés, en particulier le groupe acétyl $\ce{CH3-C(=O)-}$) sous forme d'acétyl-CoA en provenance :

b. La deuxième est la dégradation de cet acétyl-CoA par étapes comme dans le cycle de Krebs qui permet :

  • la formation de $\ce{CO2}$, i.e. carbone oxydé.
  • l'élimination de l'hydrogène des substrats par les déshydrogénases, $\ce{H+}$ représentant la forme oxydée, est pris en charge par des coenzymes d'oxydo-réduction.

$\ce{Acétyl-CoA + 2H2O + 3NAD+ + FAD + GDP + Pi}$
$\longrightarrow$ $\ce{2CO2 + 3(NADH + H+) + FADH_2 + GTP + CoA}$

c. L’énergie des réactions d’oxydoréduction crée un gradient électrochimique de protons qui entraîne la synthèse de l’ATP (adénosine triphosphate).

  • Dans la respiration aérobie, les électrons, transportés à leur tour jusqu'à l'oxygène, l'activent de façon à ce qu'il se combine aux protons $\ce{H+}$ pour former de l'eau $\ce{H2O}$, produit d'oxydation terminal de l'hydrogène.
  • Dans la respiration anaérobie, d’autres accepteurs d’électrons sont utilisés comme le sulfate.
bien

Le flux d’électrons à travers la chaîne de transport d’électrons est un processus exergonique qui a lieu dans la membrane mitochondriale interne (IMM).

Remarque : NADH doit passer dans la matrice mitochondriale grâce à deux navettes différentes selon les organes :

Transporteurs de la chaîne respiratoire

Chaîne respiratoire et production d'ATP
Chaîne respiratoire et production d'ATP
(Figure : vetopsy.fr)

Principe

1. Les transporteurs forment une chaîne de réactions.

  • RH2, le donneur d'électron initial, cède son hydrogène H+ à un premier transporteur, qui passe sous forme réduite.
  • Ce transporteur sert de donneur d'hydrogène vis-à-vis d'un deuxième transporteur, qui le cédera ensuite à un troisième transporteur…

a. Ces centres redox sont formés de groupes prosthétiques comme les hèmes, les centres Fe-S, les flavines (FMN, FAD), les cytochromes et l'ubiquinone ou coenzyme Q, qui ont des affinités différentes pour les électrons en fonction de leur configuration.

Hèmes intervenant dans les complexes respiratoires
Hèmes intervenant dans les complexes respiratoires
(Figure : vetopsy.fr)

b. Ce transfert s'effectue d'un centre redox supérieur de faible activité vers un centre redox inférieur de forte activité.

La distance entre les différents centres est telle que le saut d'électrons ne peut se faire que sur le centre inférieur.

bien

À chaque saut d'électron, une petite quantité d'énergie est libérée pour permettre le pompage des protons.

Complexe chimiosmotique dans la mitochondrie
Complexe chimiosmotique dans la mitochondrie
(Figure : vetopsy.fr d'après Chiswick Chap)

2. Le transfert d'électrons entre un donneur et un accepteur plus électronégatif libère de l'énergie, utilisée pour pomper des protons de la matrice mitochondriale, ou côté N pour négatif, dans l'espace intermembranaire (IMS), ou côté P pour positif, ce qui génère un gradient électrochimique à travers la membrane mitochondriale interne (IMM) qui correspond à la force proton-motrice (driving force) de la phosphorylation oxydative.

  • Ce gradient électrochimique est ensuite utilisé par l'ATP synthase pour produire de l'ATP.
  • La chaîne respiratoire et la phosphorylation de l'ADP en ATP par l'ATP synthase sont couplées par chimiosmose au moyen d'un gradient de concentration d'ions H+ à travers la membrane interne de la mitochondrie.
bien

La chimiosmose et la phosphorylation oxydative, ainsi que l'ATP synthase sont étudiées dans des chapitres spéciaux.

3. Le transfert progressif de l'énergie s'effectue dans des systèmes réversibles situés dans l'IMM, les complexes I à IV, qui sont volumineux et immobiles, ainsi que deux transporteurs d'électrons mobiles, i.e. l'ubiquinone ou coenzyme Q (Q10 chez l'homme) et le cytochrome c.

a. Ces complexes sont situés dans la membrane mitochondriale interne (IMM).

b. Leurs E'o sont intermédiaires et voisins les uns des autres, valeurs décroissantes de E'o pour les réductions et croissantes pour les oxydations.

  • Les complexes I, III et IV pompent directement les protons de la matrice mitochondriale dans l'IMS.
  • Le complexe II ne fait que transporter les électrons et aide les complexes III et IV à pomper les protons.

Remarque : l'ATP synthase est souvent qualifiée de complexe V.

pas bien

Les potentiels standard peuvent légèrement varier selon les publications, mais l'ordre de la chaîne respiratoire reste identique.

Complexe Enzyme respiratoire Couple rédox Potentiel standard (E'0)
Référence 2H+ / H2 - 0,42 V
I NADH déshydrogénase − 0,32 V
Milieu anaérobie - 0,20 V
II Succinate déshydrogénase − 0,20 V
Milieu aérobie - 0,05 V
III Cytochrome c réductase Coenzyme Qox /QH2 + 0,06 V
Cytochrome box /Cytochrome bred + 0,12 V
IV Cytochrome c oxydase Cytochrome cox /Cytochrome cred + 0,22 V
Cytochrome aox /Cytochrome ared + 0,29 V
O2 / OH- + 0,82 V
Conditions : pH = 7

4. Des différences caractérisent l'équilibre dynamique stationnaire de l'ensemble de la chaîne.

  • Le système FAD/FADH2 se trouve sensiblement au niveau de son potentiel de demi-réduction, i.e. les formes Ox et Réd seront en égales quantités.
  • Le système NAD+/NADH a en permanence un excès de forme réduite, i.e. NADH.
  • Pour les autres systèmes, un excès des formes oxydées est d'autant plus marqué que le E'o sera plus élevé.

5. Les complexes sont formés de nombreuses protéines qui sont codées par l'ADN nucléaire, mais aussi par l'ADN mitochondrial (ADNmt) qui ne code que pour 13 protéines, toutes impliquées dans la phosphorylation oxydative :

Supercomplexes respiratoires des mammifères
Supercomplexes respiratoires des mammifères
(Figure : vetopsy.fr d'après Zheng et coll)

6. De plus, la formation de supercomplexes avec d’autres complexes de phosphorylation oxydative s’est avérée être largement variable, comme, par exemple, I–II–III2-IV1, I–II–III2-IV2, I2–II–III2-IV2 et I2–II–III4-IV2 (High-resolution in situ structures of mammalian respiratory supercomplexes 2024).

Chaîne respiratoire
(Vidéo : Harward Online)

Complexe I de la chaîne respiratoire