L’AMP (adénosine monophosphate) est un nucléotide, qui ne constitue pas un composé riche en énergie, mais joue un rôle central comme indicateur de l’état énergétique et intermédiaire clé dans les voies métaboliques et de signalisation.
2. La présence d'un seul groupe phosphate lié par une liaison ester phosphate avec la C5' du ribose a deux conséquences majeures.
La liaison ester phosphate est la liaison entre la fonction hémiacétalique du glucide et le résidu phosphorique terminal du nucléotide quel qu'il soit.
b. L’AMP ne peut pas phosphoryler d’autres molécules car cette réaction n’est pas énergétiquement favorable.
Son potentiel de transfert de groupe phosphate est trop faible, i.e. $\ce{\Delta G'0}$ (énergie libre ou énergie de Gibbs) d'environ –3,4 kJ.mole-1, contre 30,5 kJ.mole-1 pour les liaisons phosphoanhydrides.
Métabolisme de l'AMP
L'AMP est un intermédiaire dans le métabolisme des nucléotides.
L’AMP est un produit de l’hydrolyse de l’ADP.
Il peut être recyclé en ADP ou ATP selon les besoins énergétiques.
Production de l'AMP
La synthèse de l'AMP peut se faire selon plusieurs voies.
À partir de l'ADP
Des voies utilisent l'ADP pour obtenir l'AMP par :
C’est une réaction réversible qui permet de maintenir l’équilibre énergétique intracellulaire entre ATP, ADP et AMP.
Elle est particulièrement active lors d’un effort musculaire intense, lorsque les niveaux d’ATP chutent rapidement.
2. l'hydrolyse de la liaison phosphate de haute énergie de l'ADP ( hydrolyse de l'ADP) :
$\ce{ADP}$ $longtrightarrow$ $\ce{AMP + Pi}$
Cette hydrolyse se produit dans certains contextes cellulaires spécifiques.
À partir de l'ATP
Des voies utilisent l'ATP pour la production de l'AMP.
1. La formation d’AMP à partir d’ATP se produit principalement dans le cadre de réactions biosynthétiques spécifiques, et non par simple hydrolyse classique comme c’est le cas pour la formation d’ADP.
Cette réaction est très exergonique, $\ce{\Delta G'0}$ (énergie libre ou énergie de Gibbs) d'environ -33 kJ.mole-1 et est souvent couplée à des transformations biochimiques défavorables afin de les pousser vers la droite.
b. L'activation d’acides aminés dans la synthèse des protéines est effectuée via une liaison à l’ATP, catalysée par une aminoacyl-ARNt synthétase, une pour chaque acide aminé ( liste) :
Cette réaction est particulière dans le sens que l’ATP est utilisé pour transférer un AMP à la phosphopantéthéine, formant ainsi une liaison riche en énergie ( transfert de l'AMP sur un accepteur).
Le fumarate entre dans le cycle de Krebs et entre dans l'interconnexion entre anabolisme et catabolisme.
Cette conversion, associée avec la formation de l'IMP à partir de l'AMP, joue un rôle central dans le lien entre le métabolisme des nucléotides puriques et celui des acides aminés et de l’énergie ( cycle de l'adénylate).
Remarque importante : l’AMPc (AMP cyclique) ne provient pas de l'AMP, mais directement de l'ATP.
$\ce{ATP}$ $\leftrightharpoons$ $\ce{AMPc + PPi}$
Cette synthèse est déclenchée par l'activation des récepteurs couplés aux protéines G (GPCR), notamment via la libération de la sous-unité α (Gαs) de la protéine G.
L'activation de l’adénylate cyclase catalysant la cyclisation de l’ATP en AMPc, i.e. second messager impliqué dans de nombreuses voies de signalisation hormonale.
Consommation de l'AMP
1. L'AMP peut être recyclé en ATP en deux étapes :
L’adénosine est un nucléoside important dans la signalisation extracellulaire, notamment en tant que modulateur vasculaire et neurotransmetteur ( récepteurs P1).
Il peut être recyclé en ADP ou ATP selon les besoins énergétiques.
2. L'AMP intervient au premier stade de la biosynthèse des protéines, en jouant le rôle d'activateur, formant une liaison riche en énergie avec l’acide aminé, appelé adénylate par une réaction appelée adénylylation ou AMPylation.
3. L'AMP est utilisé comme indicateur de l’état énergétique cellulaire.
Un taux élevé d’AMP signale une baisse de l’énergie cellulaire car il provient en grande partie de l'hydrolyse de l'ATP/ADP ( charge énergétique de la cellule).
4. L'AMP est un régulateur métabolique en :
activant des voies de production d’énergie, i.e. catabolisme,
en diminuant les processus consommateurs d’énergie (anabolisme) via l’AMPK.
Cette fonction est directement liée à son rôle de capteur énergétique : plus le niveau d’AMP augmente, plus la cellule adapte son métabolisme pour restaurer son équilibre énergétique.
L’AMPK (AMP-activated protein kinase) est étudiée dans un chapitre spécial.