• Comportement du chien et
    du chat
  • Celui qui connait vraiment les animaux est par là même capable de comprendre pleinement le caractère unique de l'homme
    • Konrad Lorenz
  • Biologie, neurosciences et
    sciences en général
  •  Le but des sciences n'est pas d'ouvrir une porte à la sagesse infinie,
    mais de poser une limite à l'erreur infinie
    • La vie de Galilée de Bertold Brecht

Sécrétions ou excrétions contenant des phéromones
Autres phéromones : vaginales, lacrymales, fécales, salivaires

Sommaire
définition

Des sécrétions, i.e. vaginales, lacrymales et salivaires, ainsi que les excrétions fécales, contiennent aussi des phéromones.

Phéromones vaginales

1. Chez la plupart des espèces de mammifères, les phéromones sexuelles sont sécrétées par de multiples glandes dans l'urine, dont les glandes vestibulaires vaginales (Identification of putative volatile sex pheromones in female domestic dogs 2023).

  • Chat inspectant la zone ano-génitale
    (Photo : kevin Steele)
    Ces phéromones sont spécifiques et contribuent à la reconnaissance du congénère et à l'isolement des espèces.
  • Toutefois, certaines espèces possèdent des phéromones voisines et une certaine hybridation s'effectue alors.

C'est le cas du chien et du loup par exemple.

Remarque : le terme de copuline avait été donné par Huggins et Pretti en 1970, pour désigner ces phéromones qu'ils pensaient être uniquement vaginales.

2. Chez le chien, la concentration urinaire de certaines molécules évolue pendant le cycle oestral (chienphéromones sexuelles).

Les sécrétions des glandes anales et les sécrétions des glandes vulvaires interviendraient aussi dans le comportement sexuel.

3. Chez le hamster, les pertes vaginales contiennent de l'aphrodisine, lipocaline qui favorise la saillie (Aphrodisin, an aphrodisiac lipocalin secreted in hamster vaginal secretions 2004).

Le hamster les renifle activement et les lèche, i.e. rappelons que chez les rongeurs, le léchage permet l'accès à l'organe voméronasal (VNO).

Remarque : une autre pratique invraisemblable est révélé par le " vabbing " chez la femme (Le « vabbing » ou comment se parfumer avec des sécrétions vaginales pour attirer des partenaires 2023).

Phéromones lacrymales

Les ESP (Exocrine gland–Secreting Peptide) servent de substances sémiochimiques dans le liquide lacrymal des rongeurs et sont sécrétées par les glandes extraorbitales (Origin and Evolution of the Gene Family of Proteinaceous Pheromones, the Exocrine Gland-Secreting Peptides, in Rodents 2021).

Les rongeurs possèdent aussi des glandes intraorbitales plus petites (Whole Brain Mapping of Neurons Innervating Extraorbital Lacrimal Glands in Mice and Rats of Both Genders 2021).

Darcin
Phéromones peptidiques
(Figure : vetopsy.fr d'après Yoshinaga et coll)

1. Le membre fondateur de la famille, ESP1, est un exemple frappant de phéromone mâle spécifique et l'ensemble du circuit a été détecté (Structure of the Mouse Sex Peptide Pheromone ESP1 Reveals a Molecular Basis for Specific Binding to the Class C G-protein-coupled Vomeronasal Receptor 2013 et A Labeled-Line Neural Circuit for Pheromone-Mediated Sexual Behaviors in Mice 2017).

Schéma du circuit comportemental impliquant ESP1
Schéma du circuit comportemental impliquant ESP1
(Figure : vetopsy.fr d'après Woodson et coll)

2. La concentration d'ESP22 dans le liquide lacrymal augmente chez les souris juvéniles au cours des premières semaines postnatales, mais diminue fortement avec la puberté (Origin and Evolution of the Gene Family of Proteinaceous Pheromones, the Exocrine Gland-Secreting Peptides, in Rodents 2021).

Allogrooming
(Photo : auteur inconnu)

Phéromones fécales

1. Chez nos carnivores domestiques, la défécation permet l'imprégnation des fécès par la sécrétion concomitante des glandes anales.

  • Chez le chien, les matières fécales ont un rôle dans l'identification de l'individu (“chien”marquage fécal)
  • Chez le chat, le rôle de marquage des fécès est incertain (chatmarquage fécal ?).

2. Récemment, chez la souris, on a découvert que les acides biliaires non conjugués, molécules appartenant à la famille des stéroïdes, présents dans les selles sont de puissants activateurs du système voméronasal (Faecal bile acids are natural ligands of the mouse accessory olfactory system 2016).

a. Les acides biliaires primaires, l'acide cholique et l'acide chénodésoxycholique, ainsi que leurs dérivés intestinaux secondaires, l'acide désoxycholique et l'acide lithocholique, produisent une activité robuste dans le bulbe olfactif accessoire (AOB).

  • Les modèles d'activité neuronale AOB étaient discriminables pour chacun des quatre acides biliaires et également distincts de ceux provoqués par les stéroïdes sulfatés.
  • Un acide biliaire qui a des niveaux élevés dans la bile des rongeurs, l'acide ω-muricolique, a activé un petit nombre de neurones de souris, indiquant que l'AOS détecte les acides biliaires qui sont relativement uniques à un taxon donné, i.e. acide muricolique).
Principaux acides biliaires secondaires
Principaux acides biliaires secondaires
(Figure : vetopsy.fr)

b. Toutefois, certains acides biliaires sont présents dans le règne animal, comme l'acide cholique et chénodésoxycholique et peuvent transmettre des informations générales sur d’autres animaux de l’environnement et agiraient comme des kairomones (loupe odeurs des prédateurs).

Souris curieuse
(Photo : auteur inconnu)

Remarque : bien que les stéroïdes sulfatés soient détectés par les récepteurs voméronasaux, les neurones exprimant des membres de la famille des récepteurs MS4A dans l'épithélium olfactif principal (MOE) sont aussi sensibles aux stéroïdes.

Phéromones salivaires

1. La salive joue un rôle important dans :

Remarque : les signaux sémiochimiques salivaires sont également mises en jeu dans la communication sonore du chien lots de l'halètement (“chien”communication sonore non vocale).

2. Le chat produit aussi une protéine par son gène MUP, Fel d 4, excrétée par la salive et étalée sur le poil lors de sa toilette, qui est un allergène majeur (Fel d 1 and Fel d 4 levels in cat fur, saliva, and urine 2018).

3. Chez le porc, l'androsténone et de l'androstènedione sont présentes dans la salive du verrat (Pheromones, binding proteins, and olfactory systems in the pig (Sus scrofa): An updated review 2022).

Phéromones du porc
Phéromones du porc
(Figure : vetopsy.fr d'après Sankarganesh et coll)

a. Ces stéroïdes sont impliqués :

  • dans l’avancement de la puberté chez les truies (l’effet verrat),
  • dans la promotion des comportements œstraux chez les truies aidant ainsi à détecter l'oestrus et facilitant le moment de l’insémination artificielle.

b. Aujourd'hui, quatre protéines différentes ont été identifiées et confirmées dans le mucus nasal et le VNO des porcs :

Remarque : la SAL et la phéromaxéine, une sécrétoglobine ont comme ligand des stéroïdes, i.e. 5α-androst-16-en-3-one et 5α-androst-16-en-3α-ol chez le verrat.

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