La communication chimique est entièrement différente d'autres mécanismes.
1. La chimiotaxie est l'orientation du déplacement de cellules ou d'êtres
unicellulaires sous l'influence de substances chimiques, i.e. attraction ou
répulsion.
La différence est que la nature du
signal dans la chimiotaxie n'est ni organique, ni spécifique alors
qu'il est nécessairement les deux dans la communication.
2. La gustation
(perception des saveurs) est due au contact direct des aliments avec les bourgeons gustatifs
(réception à proximité).
L'olfaction, qui est une communication chimique, est
une réception à distance d'une substance qui a diffusé
dans l'air ou dans l'eau.
« Un autre critère de référence
intervient : la distanciation… Ce que le récepteur chimique
de la communication perçoit, ce ne sont pas les caractères
chimiques d'un aliment à ingérer, ni ceux d'une substance
toxique de défense qui irrite ou qui blesse, mais l'odeur ou le complexe
chimique qui émane d'un individu ou d'une chose. » (Yveline
Leroy)
Différentes communications chimiques
Les différentes communications suivant
les signaux chimiques issus d'un organisme sont les suivants peuvent être classées de différentes manières, i.e. qui peuvent par ailleurs se recouper.
Communication chimique
(Figure : vetopsy.fr d'après Rosenzweig)
Les actions sur cette communication sont à la base
de toutes nos actions chimiothérapiques, i.e. traitement chimique par
l'intermédiaire de notre panoplie de psychotropes.
2. La communication autocrine
Une cellule libère ou sécrète un messager chimique qui infère sur sa propre activité par des récepteurs membranaires ou intracellulaires (rétroaction).
deux cellules non-nerveuses par le passage à travers des jonctions
communicantes (gaps) unissant deux cellules non nerveuses.
4. La communication endocrine
Une hormone est libérée dans la circulation sanguine ou lymphatique et agit
sur des organes situés souvent loin du lieu de production de la substance
chimique.
La communication sémiochimique est une communication par une substance chimique émise par un organisme dans l'environnement et qui a valeur de signal entre les êtres vivants et intervient dans la communication sociale (The complexity of protein semiochemistry in mammals 2014).
Les substances sémiochimiques peuvent être perçues par l'odorat au sens large pour les composés volatils, ou par le goût pour les composés non volatils.
a. Une phéromone (du grec pherein " transporter ")
est un produit chimique ou un ensemble de produits chimiques émis
à l'extérieur du corps d'un individu qui, lorsqu'il est reçu
par un animal de la même espèce, déclenche une ou plusieurs
réactions spécifiques.
Arum titan
(Photo : Gary O'Brien)
Uniquement interspécifique dans cette définition,
actuellement, le terme phéromone est également utilisé
pour les relations interspécifiques.
En outre, elle peut agir également sur l'individu
qui l'émet.
Les chats ou les chiens signalent leurs présences
par des marques
urinaires qui sont de véritables cartes d'identité
de l'animal qui les émet.
b. L'organe voméronasal (VNO) joue un rôle central, mais non exclusif, dans la détection sémiochimique
3. La communication allélochimique
(du grec allo " autre "), appelée aussi ectonomique.
Un composé allélochimique (ou ectonome)
substance chimique libérée dans le milieu extérieur
par un individu d'une espèce affecte le comportement d'une autre
espèce qui peut même être d'un autre règne (animal
ou végétal) selon le schème attraction/répulsion.
a. Les trois formes de communication allélochimique sont appelées :
Les plantes peuvent exhaler des odeurs pour attirer les insectes qui les pollinisent (comme
l'Arum
titan ci-contre).
b. Pour certains auteurs, la communication allélochimique affecte un
autre individu (de la même espèce ou d'une espèce différente)
: les phéromones, les allomones, les kairomones et les synomones font alors partie
des substances allélochimiques.
Communications chimiques sensorielles
Les deux communications chimiques liées aux organes des sens sont :
Toutefois, ce n'est pas aussi simple car les expérimentations actuelles ont montré que les stimuli volatils et phéromonaux détectés respectivement par le bulbe olfactif principal (MOB) et le bulbe olfactif accessoire (AOB) provoquent des réponses qui se chevauchent fonctionnellement et comportementalement dans ces systèmes.