Les phéromones ont été trouvées dans les deux règnes (animal et végétal) et chez toutes les espèces, y compris chez l'Homme.
Voies de projection simplifiées de l'épithélium olfactif principal (MOE)
et de l’organe voméronasal (VNO)
(Figure : vetopsy.fr d'après Spehr et coll)
Découverte des phéromones et rôles
1. Les phéromones ont été trouvées dans les deux règnes (animal et végétal) et chez toutes les espèces, y compris chez l'Homme.
Elles ont été découvertes chez les
papillons (1959) par Adolf Butenandt (1903-1995) : les femelles bombyx (ver à soie) émettent
une substance odorante (bombycol : C16H30O) qui attire les mâles dans un rayon
de plusieurs kilomètres (la vie du ver à soie Bombyx mori).
Elles sont très largement représentées
chez les espèces d'invertébrés, surtout vivant en colonie.
Bombyx et glande sécrétant le bombycol
(Photo : auteur inconnu)
2. Certaines substances sont sécrétées,
d'autres synthétisées, d'autres sont sécrétées ou ont comme origine la dégradation
de sécrétions par des micro-organismes très
présents autour des glandes incriminées.
Ce dernier cas est
très fréquent chez les Vertébrés, et en particulier,
chez les Carnivores qui possèdent des sacs anaux, comme le chien et le chat.
Les invaginations de l'épithélium glandulaire
de la muqueuse anale produisent un environnement chaud et humide qui favorise
la multiplication bactérienne (putrescine, cadavérine et autres
produits particulièrement malodorants).
3. Chez les vertébrés, sujet qui nous intéresse ici,
les molécules phéromonales sont identiques à ceux des
invertébrés : hydrocarbures, alcools, aldéhydes, cétones, acides, amines. Ce sont des molécules simples de 5 à 20 atomes de carbone (Chemosensory Systems in Mammals, Fishes, and Insects 2009).
Moins de cinq atomes, le nombre de molécules distinctes serait insuffisant, plus de 20, le coût énergétique serait trop élevé et, surtout, les grosses molécules diffusent moins bien.
4. Chez les vertébrés supérieurs, les phéromones sont caractérisées par un grand nombre
de molécules différentes.
Les phéromones animales ne sont pas détectées
par l'odorat humain !
Les substances très odorantes comme les sécrétions
de la moufette par exemple ne signifient pas que ce soient des phéromones.
Classification des phéromones
Les deux grandes classes de phéromones
Edward Osborne Wilson (1929-2021) définit deux grandes classes de phéromones en 1962.
Scientifiques et phéromones
(Montage : vetopsy.fr)
1. Une phéromone de déclenchement, i.e. releaser ou releasing pheromone, ou phéromone signal, i.e. signaling pheromone, est une phéromone qui produit un changement assez rapide du comportement de du récepteur.
Chez les insectes, le terme " déclenchement " est approprié car il provoque immanquablement un comportement.
Chez les mammifères, le terme " signal " est plus adapté car l'animal peuy y répondre ou non selon sa motivation.
Dans vetopsy.fr, nous emploierons le terme de phéromones de déclenchement
(releaser pheromones), le plus employé par les scientifiques.
2. Une phéromone modificatrice, conditionnante ou d'amorçage, i.e. primer ou priming pheromone, est une phéromone qui induit des changements physiologiques, perceptibles à long terme sur le récepteur.
Les phéromones modificatrices ne provoquent pas de changement immédiat dans le comportement du récepteur.
Ces modifications le rendent apte ensuite à l'acquisition d'un nouveau répertoire comportemental, qui pourra se manifester lors d'une situation donnée, un des meilleurs exemples est celui des phéromones accélérant ou inhibant par exemple l'accès à la maturité sexuelle ( phéromones et reproduction).
Dans vetopsy.fr, nous emploierons le terme de phéromones modificatrices (primer pheromone), le plus employé par les scientifiques.
3. Les réponses aux phéromones sont spécifiques et ne nécessitent pas d'apprentissage.
Phéromones de déclenchement (releaser pheromone)
Les phéromones de déclenchement (releaser pheromone) sont les plus nombreuses et peuvent être classées en plusieurs catégories selon les scientifiques et nous ne citerons que les plus utilisées (communication chimique chez les insectes).
1. Les phéromones territoriales servent à signaler aux intrus la présence de l'animal résidant (marquages territoriaux).
Ces phéromones peuvent être aussi appelées d'espacement.
2. Les phéromones de piste, i.e. trail pheromone, sont très présentes chez les insectes, mais aussi chez les chiens et les chats par la sécrétion des glandes podales.
3. Les phéromones sexuelles attirent le partenaire sexuel, i.e. approche, reconnaissance
d'un membre d'une même espèce…
4. Les phéromones d'alarme indiquent la présence d'un danger aux autres individus.
5. Les phéromones grégaires ou d'agrégation chez les insectes maintiennent la cohésion
d'un groupe par la reconnaissance de ses membres, i.e. reconnaissance
de l'autre : reconnaissance intraspécifique ou interspécifique),