• Comportement du chien et
    du chat
  • Celui qui connait vraiment les animaux est par là même capable de comprendre pleinement le caractère unique de l'homme
    • Konrad Lorenz
  • Biologie, neurosciences et
    sciences en général
  •  Le but des sciences n'est pas d'ouvrir une porte à la sagesse infinie,
    mais de poser une limite à l'erreur infinie
    • La vie de Galilée de Bertold Brecht

Saveurs fondamentales
Saveurs sucrée, amère et classification de Boudreau

Sommaire

Les hommes détectent cinq saveurs de base :

  • le salé,
  • l'acide,
  • le sucré,
  • l'amer
  • l'umami (prononcé " oumami ", terme japonais que nous pouvons traduire par " délicieux ").

Saveur sucrée

Généralités

bien

La détection des aliments sucrés et des acides aminés permet l'identification des nutriments riches en énergie.

La saveur sucrée serait dépendante de nombreuses substances chimiques (loupesaveur sucrée).

Chien et gateaux
Chien et gâteaux
(Figure : umami)
bien

Le chien manifeste une préférence pour les aliments sucrés, comme la plupart des autres espèces mammifères.

La sensibilité au saccharose et au fructose est plus grande que celle au glucose.

Elle est localisée sur le milieu de la langue.

étonné

Le chat ne fait pas la différence entre de l'eau et une solution sucrée (quel que soit le sucre).

  • Cette particularité est extrêmement rare chez les mammifères !
  • Elle est due à la perte de T1R2, un des récepteurs au sucré.
attention

Le chat possède des fibres gustatives sensibles à l'eau !

Transduction de la saveur sucrée

Saveur amère

Généralités

bien

La détection de l'amertume permet l'identification des aliments toxiques pour l'organisme et provoque des comportement aversifs gustatifs (effet Garcia).

La saveur amère serait dépendante de substances chimiques encore plus nombreuses que pour la saveur sucrée :

Le nombre des récepteurs au goût amer (T2R ou Taste Receptor type 2) pouvant aller jusqu'à une cinquantaine chez les amphibiens.

dégout
Beurk !

Des scientifiques américains ont étudié la sensibilité à deux substances amères proches : le phénylthiocarbamide (PTC) et le 6-n-propylthiouracil (PROP).

  • Certains individus les différencient (qualifiés de goûteurs moyens), d'autres pas, d'autres enfin, dits super-goûteurs, 25% de la population, les discriminent plus fortement que les autres. Ils perçoivent, par ailleurs plus fortement les saveurs amères, mais également sucrées que les autres
  • Les super-goûteurs porteraient du gène contenant les deux allèles T, les goûteurs moyens seraient porteurs du gène Tt, les autres du gène tt. De plus, le nombre de bourgeons du goût, en particulier les papilles fungiformes, diminuerait en parallèle.
attention

Les chiens, et encore plus les chats, sont très sensibles au goût amer !

Nos animaux domestiques pourraient facilement reconnaître les substances amères comme les alcaloïdes ou la strychnine et ainsi se préserver de leur toxicité.

Localisation des saveurs sur la langue
Localisation des saveurs sur la langue
(Figure : vetopsy.fr d'après Rosenzweig)
pasbien

Le chat est dix fois plus sensible que le chien aux composés amers !

Transduction de la saveur amère

Autres saveurs

Boudreau, en étudiant la neurophysiologie des systèmes gustatifs, en particulier du chien et du chat, a montré que des groupes neuronaux des nerfs facial (VII) et glosso-pharyngien (IX) répondent à des substances chimiques que l'homme ne définirait pas comme sucré, salé, acide, amer ou umami.

mal

Méfions-nous de notre carte du monde que nous projetons sur tout ce qui nous entoure ! Les animaux n'ont pas forcément les mêmes sensations que nous !

Boudreau définit pour le chien et le chat :

  • un système acide (comme précédemment) ;
  • un système acide aminé qui serait stimulé également :
    • chez le chien, par les sucres - certains acides aminés nous paraissent sucrés (cf. plus haut),
    • chez le chat, par les sels à forte concentration ;
  • un système furanéol, qui n'existerait que chez le chien, stimulé par des substances définies comme sucrées par l'homme ;

Le chien est un omnivore qui ne se nourrit pas que de viande. Ces molécules sont présentes dans les fruits et les produits végétaux.

  • Chat jouant avec un oiseau
    Chat jouant avec un oiseau
    (Figure : dominics81)
    un système nucléotide, qui n'existerait que chez le chat, stimulé par les molécules contenues dans la viande.
bien

Le chat possède des fibres gustatives sensibles à l'eau !

L'homme posséderait :

  • un système acide ;
  • un système acide aminé (comme les carnivores) ;
  • un système furanéol (comme le chien) ;
  • un système sel (comme le rat et la chèvre) ;
  • un système glutamate qui lui serait propre et qui serait désigné par la saveur umami.

Facteurs de variations

Bibliographie
  • Levesque A. - La gustation chez le chien et le chat - Le Point Vétérinaire - vol 28, n°186, 1997
  • Marieb E. N. - Anatomie et physiologie humaines - De Boeck Université, Saint-Laurent, 1054 p., 1993
  • Rosenzweig M.R., Leiman A.L., Breedlove S.M. - Psychobiologie  - DeBoeck Université, Bruxelles, 849 p., 1998
  • Kahle W., Leonhardt H., Platzer W., Cabrol C. - Anatomie, 2, Viscères - Flammarion Médecine-Sciences, Paris, 350 p., 1997
  • Kahle W., Leonhardt H., Platzer W., Cabrol C. - Anatomie, 3, Système nerveux et organes des sens - Flammarion Médecine-Sciences, Paris, 372 p., 1998
  • Barone R. - Anatomie comparée des mammifères domestiques, Tome 3, Spanchnologie I - Vigot, Paris, 854 p., 1997
  • Royal Canin - Guide pratique de l'élevage félin - 344 p.
  • Royal Canin - Guide pratique de l'élevage canin - 347 p.
  • Giffroy J.M. (Prof. Université de Namur, Belgique) - L'éthogramme du chat - 3ème cycle professionnel des écoles nationales vétérinaires, Toulouse, 2000
  • Giffroy J.M. (Prof. Université de Namur, Belgique) - L'éthogramme du chien - 3ème cycle professionnel des écoles nationales vétérinaires, Toulouse, 2000