Le nombre des récepteurs au goût amer (T2R ou Taste Receptor type 2) pouvant aller jusqu'à une cinquantaine chez les amphibiens.
Beurk !
Des scientifiques américains
ont étudié la sensibilité à deux substances
amères proches : le phénylthiocarbamide (PTC) et le 6-n-propylthiouracil
(PROP).
Certains individus les différencient (qualifiés de goûteurs
moyens), d'autres pas, d'autres enfin, dits super-goûteurs,
25% de la population, les discriminent plus fortement que les autres.
Ils perçoivent, par ailleurs plus fortement les saveurs amères,
mais également sucrées que les autres
Les super-goûteurs porteraient du gène contenant les deux
allèles T, les goûteurs moyens seraient porteurs du gène
Tt, les autres du gène tt. De plus, le nombre de bourgeons du goût, en particulier les papilles fungiformes, diminuerait en parallèle.
Les chiens, et encore plus les chats, sont très
sensibles au goût amer !
Nos animaux domestiques pourraient facilement reconnaître
les substances amères comme les alcaloïdes ou
la strychnine et ainsi se préserver de leur toxicité.
Localisation des saveurs sur la langue
(Figure : vetopsy.fr d'après Rosenzweig)
Le chat est dix fois plus sensible que le chien aux composés amers
!
Le pendant est que les médicaments amers (comme la sélégiline
dans notre panoplie de psychotropes)
sont très mal acceptés, surtout par les chats !
Boudreau, en étudiant la neurophysiologie
des systèmes gustatifs, en particulier du chien et du chat, a montré
que des groupes neuronaux des nerfs
facial (VII) et glosso-pharyngien (IX) répondent à des substances
chimiques que l'homme ne définirait pas comme sucré, salé,
acide, amer ou umami.
Méfions-nous de notre carte du monde que nous projetons sur
tout ce qui nous entoure ! Les animaux n'ont pas forcément les mêmes
sensations que nous !
Boudreau
définit pour le chien et le chat :
un système acide (comme précédemment) ;
un système acide aminé qui serait stimulé
également :
chez le chien, par les sucres - certains acides
aminés nous paraissent sucrés (cf. plus haut),
chez le chat, par les sels à forte concentration ;
un système furanéol,
qui n'existerait que chez le chien, stimulé par des substances
définies comme sucrées par l'homme ;
Le chien est un omnivore qui ne se nourrit pas que de viande.
Ces molécules sont présentes dans les fruits et les produits
végétaux.
Chat jouant avec un oiseau
(Figure : dominics81) un système nucléotide,
qui n'existerait que chez le chat, stimulé par les molécules
contenues dans la viande.
Le chat possède des fibres gustatives sensibles à l'eau
!
L'homme posséderait :
un système acide ;
un système acide aminé (comme les carnivores) ;
un système furanéol (comme le chien) ;
un système sel (comme le rat et la chèvre) ;
un système glutamate
qui lui serait propre et qui serait désigné par la saveur
umami.