• Comportement du chien et
    du chat
  • Celui qui connait vraiment les animaux est par là même capable de comprendre pleinement le caractère unique de l'homme
    • Konrad Lorenz
  • Biologie, neurosciences et
    sciences en général
  •  Le but des sciences n'est pas d'ouvrir une porte à la sagesse infinie,
    mais de poser une limite à l'erreur infinie
    • La vie de Galilée de Bertold Brecht

Glande mammaire
Histologie

Sommaire
  1. Reproduction
    1. Vue d'ensemble
    2. Reproduction chez le chien
    3. Reproduction chez le chat
  2. Anatomie du système génital
  3. Physiologie de la reproduction
    1. Mise en place pendant la période embryonnaire
    2. Puberté
    3. Gamétogenèse
    4. Fonction ovarienne
    5. Coït ou copulation
    6. Fécondation
  4. Gestation
    1. Vue d'ensemble
    2. Gestation chez la chienne
    3. Gestation chez la chatte
    4. Alimentation de la mère pendant la gestation
  5. Parturition (mise bas)
    1. Vue d'ensemble
    2. Physiologie de la parturition
    3. Parturition chez la chienne
    4. Parturition chez la chatte
  6. Lactation
    1. Vue d'ensemble
    2. Lactation et anoestrus
    3. Glandes mammaires
      1. Anatomie des glandes mammaires
        1. Origine et développement
        2. Conformation et nombre
      2. Histologie des glandes mammaires
        1. Zone tégumentaire ou cutanée
          1. Papille mammaire (tétine, mamelon ou trayon)
          2. Plexus intradermique
        2. Tissus conjonctif et adipeux
        3. Tissu glandulaire
          1. Alvéoles
          2. Voies d'excrétion du lait
      3. Mammogenèse de la période foetale à la gestation
        1. Période foetale
        2. De la naissance à la puberté
        3. A la puberté
        4. Cycles sans gestation
        5. Gestation
    4. Physiologie de la lactation
      1. Montée de lait (lactogenèse)
      2. Entretien de la lactation (galactopoièse)
      3. Éjection du lait
        1. Réflexe d'éjection de lait
        2. Régulations
      4. Involution mammaire
    5. Lait et allaitement
      1. Alimentation colostrale
        1. Colostrum et immunité
        2. Autres rôles du colostrum
      2. Alimentation lactée
        1. Aspect macroscopique du lait
        2. Composition chimique du lait
      3. Alimentation de la mère pendant la lactation
        1. Chez la chienne
        2. chez la chatte
    6. Alimentation des petits par la mère
      1. Nutrition du foetus
      2. Réflexes primaires ou archaïques impliqués dans la tétée
      3. Sevrage
      4. Allaitement des chiots
      5. Allaitement des chatons
    7. Que faire lorsque la mère ne peut pas allaiter ses nouveau-nés ?
      1. Que vérifier chez les petits ?
      2. Allaitement artificiel
        1. Colostrum de remplacement
        2. Lait de remplacement
        3. Comment faire absorber le lait de remplacement ?
    8. Pathologies liées à la lactation
      1. Pathologies post-partum
        1. Agalacties
        2. Mastites ou mammites
        3. Eclampsie ou tétanie puerpérale
      2. Conséquences sur les nouveau-nés
        1. Absence de prise colostrale : syndrome des 3 H
          1. Hypoglycémie
          2. Hypothermie
          3. Déshydratation
        2. Maladies transmises par le lait
          1. Syndrome du lait toxique
          2. Erythrolyse néonatale du chaton
        3. Fading syndrom
      3. Pathologie des glandes mammaires
        1. Lactation nerveuse (de pseudogestation) ou pseudocyèse
        2. Fibroadénomatose mammaire féline
        3. Mastites ou mammites
        4. Tumeurs mammaires
  7. Comportement maternel

 

Les glandes mammaires des Mammifères (femme, chienne, chatte…), lorsqu'elles ne sont pas jointives sur le plan médian (vache…), forment une masse arrondie appelé corps de la mamelle formé de trois éléments :

Zone tégumentaire ou cutanée

La zone tégumentaire ou cutanée comporte en son centre une papille dermique ou papille mammaire appelée :

  • chattétine chez les animaux domestiques ou trayon chez les ruminants ;
  • mamelon, situé au centre de l'aréole chez la femme (aréole et mamelon).
Coupe d'un sein de femme
Coupe d'un sein de femme
(Photo : vetopsy.fr d'après Patrick J. Lynch)

1. La peau qui couvre la papille contient des glandes sudoripares et des glandes sébacées (qui, en général, ne sont pas associées à un follicule pileux).

Ces glandes affectent le comportement des nouveau-nés (orientation vers la mamelle).

Les phéromones qui s'en dégagent sont directement en relation avec les états de vigilance et les états émotionnels des petits, mais aussi, initient le comportement exploratoire et les mouvements buccaux qui permettent la tétée (réflexes impliqués dans la tétée).

Elles auraient également un effet lubrifiant et protégeraient l'aréole.

Les apaisines, retrouvées chez toutes les espèces de mammifères, y compris chez la femme, sont produites au moment de la lactation et sécrétées par une région anatomique variable selon les différentes espèces.

  • chatChez la chienne ou la chatte, elles sont sécrétées par le sillon intemammaire (zone des cires chez la vache, la jument et la chèvre).
  • Chez la femme, sur l'aréole elle-même, des follicules ou tubercules dit de Morgani, composées de glandes sébacées et de minuscules acini mammaires, se développent au cours de la grossesse pour former les tubercules de Montgomery (glandes aréolaires chez la femme).
bien

Les apaisines sont à l'origine de l'attachement des petits à la mère

2. Un plexus intradermique est présent dans l'aréole et le mamelon et contient de nombreuses terminaisons libres (corpuscules de Merckel) et encapsulées (corpuscules de Meisnner).

L'innervation dépend de fibres sensitives et sympathiques des nerfs spinaux (ou rachidiens) qui dépendent bien entendu de la position spécifique des mamelles, thoracique, abdominale ou inguinale.

femmeLes mécanorécepteurs sensibles à la succion sont situés plutôt à la périphérie de l'aréole, ceux sensibles à la douleur, plutôt dans la région aréolo-mamelonnaire.

3. Les canaux lactifères des lobes mammaires (cf voies d'excrétion du lait) s'ouvrent par :

  • des pores galactophores (ou ostiums) à la surface du mamelon chez les primates, les rongeurs, les carnivores,
  • dans une citerne (trayon des ruminants),
  • dans une structure spéciale chez les marsupiaux (le marsupium).

Tissus conjonctif et adipeux

1. Le tissu conjonctif est richement vascularisé et est très riche en fibres de collagène et d'élastine.

Acinus ou alvéole mammaire
Acinus ou alvéole mammaire
(Figure : vetopsy.fr d'après Delouis)

Au niveau du mamelon, il possède de nombreuses fibres élastiques et musculaires lisses qui permettent son érection (muscle mamilaire).

L'aréole des seins, comme de nombreuses autres zones muco-cutanées, sont reliés au système dopaminergique des récompenses et sont donc à l'origine d'un conditionnement opérant. Les stimulations sont ressenties comme agréables :

2. Le tissu adipeux est très abondant et régresse au profit du tissu glandulaire lors de la gestation et surtout, la lactation.

Tissu glandulaire

bien

Le tissu glandulaire est formé par des glandes exocrines tubulo-alvéolaires composées qui sécrètent le lait.

Alvéoles glandulaires

1. Les acini mammaires sont formés d'une unique couche de cellules épithéliales (synthétisant le lait) qui s'organisent en alvéoles.

Les cellules alvéolaires mammaires ont la capacité de transporter toutes sortes de molécules (composition chimique du lait). La sécrétion est double :

  • soit apocrine pour l'expulsion des lipides,
  • soit mérocrine pour les protéines comme la caséine.
Synthèse du lait dans une cellule alvéolaire
Synthèse du lait dans une cellule alvéolaire
(Figure : vetopsy.fr d'après Delouis)

Les alvéoles sont entourées de cellules myoépithéliales qui se contractent sous l'action de l'ocytocine pour éjecter le lait lors des tétées (réflexe d'éjection).

Les cellules épithéliales et myoépithéliales forment le parenchyme mammaire. Elles dérivent toutes les deux de cellules-souches. Chez la souris, on a montré qu'une seule cellule souche, implantée dans le tissu adipeux de la mamelle, pouvait produire une glande mammaire complète sécrétant du lait.

2. Les acini se rassemblent en lobules, eux-mêmes regroupés en lobes mammaires.

Les fibres musculaires lisses augmentent en nombre au fur et à mesure de l'avancée du lait dans la mamelle.

Les lobes mammaires sont séparés par du tissu conjonctif et adipeux.

Le sein de la femme comporte 15 à 25 lobes.

Voies d'excrétion du lait

Les voies d'excrétion du lait (canaux galactophores ou lactifères) sont variables suivant les espèces.

1. Les alvéoles sont prolongées par des canaux lobulaires (ou conduits alvéolaires et séparées par un tissu conjonctif composé de fibroblastes et d'adipocytes.

Entre ces cellules, la matrice extracellulaire, qui forme la membrane basale contre les cellules épithéliales alvéolaires, est formée de molécules (glycoprotéines).

Glande multilobulée agminée (sein)
Glande multilobulée agminée (sein)
(Figure : vetopsy.fr)
bien

Les éléments de la matrice extracellulaire, les fibroblastes, les adipocytes et même les cellules myoépithéliales sont essentiels pour le développement des alvéoles et les rendent sensibles aux hormones lactogènes, facilitant la sécrétion lactée (facteurs qui agissent par voie locale).

La destruction de la matrice extracellulaire par des protéases est primordiale dans les phénomènes d'Involution mammaire, mais, plus grave, de tumorisation avec métastases.

2. Les acini se rassemblent en lobules (drainés par des canaux intralobulaires à épithélium cubique simple, puis interlobulaires à épithélium stratifié, eux-mêmes regroupés en lobes mammaires qui se terminent par un conduit lactifère (ou galactophore).

Les fibres musculaires lisses augmentent en nombre au fur et à mesure de l'avancée du lait dans la mamelle.

Les conduits lactifères aboutissent à des sinus lactifères (ou galactophores) qui semblent servir de réservoir de lait.

Le nombre de sinus lactifères varie suivant les espèces : on en trouve qu'un chez les ruminants.

Mammogenèse