Hormones à visée reproductive
Inhibines

Citation

« Â Il n'est pas une des influences, exaltantes et émancipatrices, qui ne devienne inhibitrice à son tour. »

André Gide

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Sommaire
  1. Endocrinologie
  2. Système hypothalamo-hypophysaire
    1. Neurosécrétion
    2. Système hypothalamo-neurohypophysaire
    3. Système tubéro-infundibulaire
    4. Hormones du système hypothalamo-hypophysaire
      1. Hormones hypothalamiques
        1. GnRH (Gonadotropin Releasing Hormone ou gonadolibérine)
    5. Hormones hypohysaires
      1. Hormones antéhypophysaires
        1. Gonadotrophines ou gonadotropines
          1. Structure moléculaire
          2. Gonadotrophines adénohypophysaires
            1. FSH (hormone folliculo-stimulante)
            2. LH (hormone lutéinisante)
          3. Gonadotrophines chorioniques
      2. Hormones posthypophysaires
  3. Hormones à visée reproductive
    1. selon leur lieu de production
      1. Hormones testiculaires
      2. Hormones ovariennes
      3. Hormones placentaires et utérines
    2. selon leur structure
      1. Stéroïdes sexuels
        1. Androgènes
        2. Oestrogènes
        3. Progestérone
      2. Glycoprotéines
        1. Gonadotrophines chorioniques
        2. Glycoprotéines de la famille des TGF-β
          1. Structure
          2. Activines
            1. Fonctions à visée reproductrice
            2. Mode d'action : récepteurs
          3. Inhibines
            1. Inhibine B
            2. Inhibine A
            3. Mode d'action
          4. AMH : hormone anti-mullerienne
            1. Sécrétion et fonctions chez le mâle
            2. Sécrétion et fonctions chez la femelle
            3. Mode d'action : récepteurs
      3. Hormones polypeptidiques
        1. Hormones lactogènes placentaires (PL) ou
          chorioniques somatomammotropines (CS)
        2. Hormone de croissance placentaire (PGH)
        3. Leptine
        4. Relaxine
        5. Prolactine déciduale
  4. Hormones stéroïdiennes
    1. Classification des hormones stéroïdiennes
      1. Hormones surrénaliennes
      2. Stéroïdes sexuels
    2. Structure des hormones stéroïdiennes
    3. Synthèse des hormones stéroïdiennes
      1. Début commun de la synthèse des hormones
      2. Suite de la synthèse des différentes hormones
        1. dans les surrénales
        2. dans les gonades
    4. Catabolisme des hormones stéroïdiennes

Bibliographie


Les activines, les inhibines et l'AMH (hormone anti-mullerienne) sont des glycoprotéines appartenant à la famille des TGF-β (Transformation Growth Factor). Cette famille comprend de très nombreux facteurs de croissance et de différenciation cellulaire (Activins, Inhibins, and Follistatins: From Endocrinology to Signaling. A Paradigm for the New Millennium 2002)

Les inhibines, les activines sont essentiellement exprimées par les gonades, mais possèdent des rôles paracrines (régulation des cellules voisines) et autocrines (autorégulation) dans d'autres organes, comme l'hypophyse et les surrénales en particulier.


Les inhibines et les activines sont des glycoprotéines (structure) dont l'action principale s'exerce sur les cellules gonadotropes à FSH : les inhibines répriment et les activines stimulent leur sécrétion.

Inhibines et activines
Inhibines et activines

Inhibine B


L'inhibine B inhibe la synthèse et la sécrétion de la FSH
par l'adénohypophyse par action paracrine (régulation des cellules voisines) et autocrine (générée par les cellules elles-mêmes).

Il ne semble pas exister de site hypothalamique de l'inhibine.

Chez la femelle

Chez les femelles, l'inhibine B est sécrétée par les cellules de la granulosa des follicules pré-antraux et les petits follicules antraux, sous l'action de la FSH. Puis, par rétroaction, ces deux hormones diminuent sa sécrétion.

L'inhibine possède aussi une action paracrine ovarienne. Sa sécrétion est stimulée par l'IGF-1 (Insulin-like Growth Factor-1).

Taux de FSH, de LH et d'inhibines B et A lors du cycle ovarien chez la femme
Taux de FSH, de LH et d'inhibines B et A lors du cycle ovarien chez la femme
(© vetopsy.fr)


Son effet principal effet est d'inhiber la sécrétion de la FSH, lors de la sélection des follicules, pour déterminer le ou les follicules dominants.


L'inhibine B commence à être mise en évidence lors du recrutement folliculaire pendant la transition entre la phase lutéale n-1 et le début de la phase folliculaire.

  • La diminution de la FSH est synchrone du taux maximum d'inhibine B, lors de la sélection des follicules dominants.
  • Elle diminue par la suite progressivement à partir du pic ovulatoire, pour atteindre un minimum pendant la phase lutéale.

Son dosage sert à l'heure actuelle pour évaluer la réserve ovarienne.

Les activines sont sécrétées tout au début de la formation du follicule antral et les inhibines un peu plus tardivement, ce qui peut expliquer leurs interactions qui modulent la sécrétion de FSH pendant toute cette phase folliculaire.

Chez le mâle

Sécrétions hormonales pendant la phase folliculaire
(© vetopsy.fr)

Chez les mâles, l'inhibine B est sécrétée par les cellules de Sertoli, véritables cellules nourricières des cellules germinales analogues des cellules de la granulosa du follicule, sous l'action de la FSH (et non de la LH).

Les récepteurs à l'inhibine sont localisés sur les cellules de Leydig (équivalent des cellules de la thèque interne du follicule ovarien).


L'inhibine B exerce le rétrocontrôle négatif le plus important sur la sécrétion de FSH.

Chez l'homme, l'inhibine B est la seule forme trouvée d'inhibine (ses effets sont inverses de ceux de l'activine).

Par contre, chez l'homme, les niveaux sérologiques d'inhibine B évaluent assez bien la fonction testiculaire, et en particulier, le fonctionnement des cellules de Sertoli. Les concentrations sont réduites dans bon nombre d'infertilités, bien plus que les concentrations de FSH ou de LH.

Inhibine A

L'inhibine A est sécrétée par les follicules antraux, lors de la phase folliculaire tardive.

Taux d'inhibine B et A lors du cycle ovarien chez la femme
Taux d'inhibine B et A lors du cycle ovarien chez la femme
(© vetopsy.fr)

1. Chez la femme, l'inhibine A est décelable lors de la sélection du follicule dominant sous l'action de la sécrétion de FSH (et de l'IGF1). Son taux s'élève en même temps que les oestrogènes.


Son rôle principal est de renforcer localement l'effet de la LH :

2. Lors de la formation du corps jaune, la production d'inhibine A inhibe la sécrétion de LH et de FSH, ce qui évite la maturation de nouveaux follicules et provoque l'atrésie des autres follicules recrutés.

3. La diminution du taux d'inhibine A au moment de la régression du corps jaune pourrait provoquer l'apparition d'un autre cycle en activant la sécrétion de la FSH. L'injection d'inhibine bloque le recrutement.

4. L'inhibine A est sécrétée de manière massive par le cytotrophoblaste.

Mode d'action

Les récepteurs aux inhibines n'ont pas été découverts.

Le rôle sur la FSH serait dû au blocage des récepteurs des activines (ActRII) au niveau hypophysaire ou à l'inhibition des protéines S-MAD (Inhibin Binding Protein - IBP - et βglycanes).

AMH (hormone anti-mullerienne)

EndocrinologieAxe hypothalamo-hypophysaireHormones hypothalamiques
Hormones antéhypophysaires Hormones posthypophysaires
Hormones à visée reproductiveHormones gonadiquesStéroïdes sexuels
TestostéroneOestrogènesProgestèrone
Hormones placentaires et utérinesGonadotropines chiorioniques
ActivinesInhibinesAMH (hormone anti-mullerienne)Relaxine

Bibliographie
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