Communication chimique

Citation

« Il est bien difficile de croire que tant de merveilles, tant d'ingéniosité dans le monde soient l'effet du hasard et de la chimie seulement. »

René Barjavel

Sommaire

La communication chimique est un mode de communication universel à tous les êtres vivants - unicellulaires végétaux ou animaux aux êtres les plus complexes - ( infos - sommaire : chapitre 9).


La communication chimique est la première à être apparue ( infos).

La communication chimique est entièrement différente :

  • Reine entourée d'abeilles du chimiotactisme : orientation du déplacement de cellules ou d'êtres unicellulaires sous l'influence de substances chimiques - attraction ou répulsion ; la différence est que la nature du signal dans la chimiotaxie n'est ni organique, ni spécifique alors qu'il est nécessairement les deux dans la communication.
  • de la gustation (perception des saveurs) : l'aliment est en contact direct avec les bourgeons gustatifs (réception à proximité) alors que l'olfaction est une réception à distance (d'uns substance qui a diffusé dans l'air ou dans l'eau).

 « Un autre critère de référence intervient : la distanciation… Ce que le récepteur chimique de la communication perçoit, ce ne sont pas les caractères chimiques d'un aliment à ingérer, ni ceux d'une substance toxique de défense qui irrite ou qui blesse, mais l'odeur ou le complexe chimique qui émane d'un individu ou d'une chose.  » (Yveline Leroy)

Les différentes communications suivant les signaux chimiques issus d'un organisme sont les suivants.

communictaion chimique1. La communication synaptique

Un signal chimique (neurotransmetteur) est libéré dans la fente synaptique (espace entre deux neurones) et produit un changement de la polarisation de la membrane postsynaptique.

Les actions sur cette communication est à la base de toutes nos actions chimiothérapiques (traitement chimique) par l'intermédiaire de notre panoplie de psychotropes ( infos).

2. La communication autocrine

Une cellule libère ou sécrète un messager chimique qui infère sur sa propre activité par des récepteurs membranaires ou intracellulaires (rétroaction).

Ce peut être une hormone, mais également des neurones qui possèdent des autorécepteurs.

3. La communication paracrine

Une molécule est libérée et agit sur les cellules voisines, sans passer dans la circulation sanguine. C'est le cas entre :

4. La communication endocrine

Une hormone est libérée dans la circulation sanguine ou lymphatique et agit sur des organes situés souvent loin du lieu de production de la substance chimique ( infos - sommaire : chapitre 9).

Les hormones hypophysaires possèdent de nombreux rôles dans la régulation des constantes de l'organisme (homéostasie).

5. La communication phéromonale

Une phéromone (du grec pherein " transporter ") est un produit chimique ou un ensemble de produits chimiques émis à l'extérieur du corps d'un individu qui, lorsqu'il est reçu par un animal de la même espèce, déclenche une ou plusieurs réactions spécifiques.

  • Uniquement interspécifique dans cette définition, actuellement, le terme phéromone est également utilisé pour les relations interspécifiques.
  • En outre, elle peut agir également sur l'individu qui l'émet.

Les chats ou les chiens signalent leurs présences par des marques urinaires qui sont de véritables cartes d'identité de l'animal qui les émet.

6. La communication allélochimique (du grec allo " autre ")

Arum titanUne substance chimique libérée dans le milieu extérieur par un individu d'une espèce affecte le comportement d'une autre espèce qui peut même être d'un autre règne (animal ou végétal) selon le schème attraction/répulsion. Ces deux formes sont appelées :

  • communication allomonale qui possède une action bénéfique pour l'individu qui émet le signal ;

Les plantes peuvent exhaler des odeurs nauséabondes pour éviter d'être consommées par les herbivores (substances défensives) ou pour attirer les insectes qui les pollinisent (comme l'Arum titan ci-contre).

  • communication kairomonale qui procure un avantage à l'organisme qui perçoit le signal.

Ce sont les senteurs qui permettent par exemple à un prédateur, un herbivore ou un parasite de localiser sa proie ou sa plante-hôte.


Pour certains auteurs, la communication allélochimique affecte un autre individu (de la même espèce ou d'une espèce différente) : les phéromones, les allomones et les kairomones font alors partie des substances allélochimiques.


Bibliographie
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