Citation
« Il faut savoir oublier pour goûter la saveur
du présent, de l'instant et de l'attente, mais la mémoire
elle-même a besoin de l'oubli. Il faut oublier le passé récent
pour retrouver le passé ancien. »
Marc Augé
Documentation web
Le système cognitif peut être considéré de manière globale comme un système de traitement des informations : il traite des données sensorielles (visuelles, auditives, olfactives, tactiles et gustatives) et somesthésiques (sensations, émotions), les sélectionne, les code sous différentes formes, les intègre en les organisant et les restitue quand il le faut.
La mémoire, au sens commun du terme, peut être, dans cette optique, considérée comme une base d'informations, somme toute comme le disque dur d'un ordinateur.
L'information passerait par trois stades successifs :
La mémoire à court terme
est une mémoire qui maintient l'information de manière temporaire
dans le cerveau
(Wiki).
Nous y inclurons la mémoire de travail (
infos) qui peut être considérée comme une évolution
du concept de la mémoire à court terme.
La définition précise de la mémoire à court terme est différente selon les auteurs : l'évolution de l'étude de cette mémoire en a singulièrement compliquée les mécanismes par rapport à ceux découverts par Ebbinghaus. La mémoire de travail, par exemple, est :
L'information contenue dans cette mémoire à court terme peut être :
L'exemple
le plus classique décrit par tous les scientifiques pour la mémoire
à court terme est celui de la réminiscence d'un numéro
de téléphone inconnu jusqu'alors.
Que devons-nous déduire de cette expérience ?
1. Il existe deux sortes de mémoires (à court terme et à long terme) qui ne fonctionnent pas de la même manière. Cela, on le savait déjà !
2. La mémoire à court terme ne conserve que certaines informations, et encore !
Pour l'instant, retenons de cet exemple que si nous voulons garder une information
plus longtemps en mémoire, nous devons la répéter.
3. L'oubli peut survenir même après une répétition !
L'empan de mémoire fut découvert par le psychologue allemand
Hermann Ebbinghaus (1850-1909)
qui fut le premier à conduire des expériences en laboratoire
sur la mémoire.
Pour faire disparaître tous les phénomènes subjectifs et être sûr que l'information apprise était nouvelle (sans association préalable), il travailla non sur des apprentissages de textes ou des listes de mots, mais sur des listes de syllabes consonne-voyelle-consonne (2300 environ) sans aucune signification (qu'on appelle paralogues) du genre VOB, RIL, MUT… Il les écrivit chacune sur un morceau de papier, les tira au sort et en fit des listes de 7 à 36 syllabes qu'il répétait à voix haute (150 syllabes à la minute).
Dès 1885, il montra que la mémorisation de
7 paralogues ne nécessite qu'une seule présentation (empan
de mémoire -
infos -). Au-dessus de ce nombre, la répétition est impérative.
La rétention est proportionnelle au nombre de répétitions
(entre 8 et 64 dans ses expériences), mais pas à la longueur
de la liste.
L'empan de mémoire est le nombre d'items maximum dont peut se rappeler le sujet immédiatement après une seule présentation.
Il est de 5 à 9 items (comme des lettres par exemple),
ce qui peut être considéré comme la capacité
maximale de cette mémoire à court terme. Miller (1956) a intitulé
son travail : " Le nombre magique 7 ± 2 " (
infos).
L'empan est une ancienne mesure de longueur correspondant à l'intervalle compris entre l'extrémité du pouce et celle du petit doigt dans leur plus grand écart.
Cet empan n'est pas de 7 ± 2 items (comme, par exemple, des lettres
ou des chiffres), mais de groupes d'éléments (chunks - gros
morceau en français -).
En effet, par un travail sémantique comme un regroupement par exemple, il est possible de considérer plusieurs éléments comme un seul chunk (noms d'animaux par exemple, lettre formant un sigle connu - SNCF : 1 seul chunk, mais quatre lettres, alors que FNCS formera 4 chunks).
La mémoire à court terme est dépendante de celle à
long terme (où l'on cherche des associations).
Toutefois, cette définition de l'empan est bien trop générale : par exemple, le nombre de mots retenus en rappel sériel est plus important quand les mots sont courts que quand les mots sont longs.
Prenons une liste de 6 mots par exemple : nous pouvons remarquer
que si ces mots sont courts (deux syllabes par exemple : cadeau, pignon,
cheval…), nous les retiendrons mieux que des mots plus longs (hippopotame,
constitutionnel, paratonnerre…). Nous verrons que cette expérience
est à la base de certains concepts de la mémoire de travail
(boucle articulatoire de la boucle phonologique -
infos -).
La capacité de la MCT ne correspond pas à l'empan mnémonique
!
MémoireMémoire
sensorielle
Mémoire
à court terme
Mémoire de travail
Mémoire Ã
long terme
Mémoire à long terme non-déclarative
Mémoire à long terme déclarative
Bases neurobiologiques de la mémoire