Comportement dipsique du chat

Citation

« Quand nous avons soif, il nous semble que nous pourrions boire tout un océan : c'est la foi. Et quand nous nous mettons à boire, nous buvons un verre ou deux : c'est la science. »

Anton Tchekhov

Sommaire

L'assèchement de la cavité buccale est prépondérant dans le mécanisme de la soif et pousse l'animal à boire (eau et homéostasie hydrique).

Chat buvant
Chat buvant
(Photo : creativecommons.org/Swami Sream)

La pression osmotique du plasma inhibe l'excrétion d'eau vers le liquide interstitiel, lui-même pourvoyeur du précieux liquide vers les glandes produisant la salive (membrane plasmique et fluidité membranaire).

Ce mécanisme explique la soif inextinguible de l'animal ayant perdu beaucoup de sang ou, dans des circonstances plus agréables, la présence d'amuse-gueule salés sur les tables des bars pour les humains.

Comportement dipsique
normal chez le chat

À l'âge de 5 semaines, le chaton boit en trempant ses lèvres dans l'eau, puis, en léchant le liquide retenu dans les poils. Plus âgé, il lape 4 à 5 fois, puis avale.


Le chat adulte boit une dizaine par jour, tout au long de la journée.

Le chat boit en général couché. La langue du chat, longue et agile, prend alors une forme de cuillère pour laper à petits coups brefs.

Chat lapant l'eau
Chat lapant avec sa langue en forme de cuillère
(© Wright)

Les chats peuvent boire également dans les éviers, la baignoire et au robinet.

Ce comportement permet certes de boire - peu, car il lui est assez difficile de recueillir le liquide qui tombe - mais également de jouer avec l'eau.

Il ne faut pas renforcer ce comportement, car le propriétaire ne pourra plus déterminer la quantité d'eau bue par le chat.


La polydipsie (boire beaucoup) est toujours anormale chez le chat
: elle est présente seule dans de nombreuses maladies débutantes.

Pépère buvant au robinet
Mon Pépère me demandant à boire et buvant au robinet
(© vetopsy.fr)

Le chat domestique descend du chat sauvage africain, animal adapté à la vie dans les régions désertiques. S'il se nourrit des proies qu'il capture, il peut se contenter de boire très peu ou pas du tout.

  • Ses reins sont capables de concentrer l'urée de manière plus importante que chez les autres espèces (2000 mM contre moins de 800 mM chez l'homme).
  • L'essentiel des besoins hydriques peut être couvert par l'eau contenue dans les tissus des proies ingérées.


Le chat possède des fibres gustatives sensibles à l’eau !

De même, un chat domestique recevant un aliment humide (boîtes, sachets fraîcheur) ne doit pratiquement pas boire pour assurer ses besoins hydriques qui se chiffrent à environ 200 millilitres par jour.

  • Une boîte de 250 grammes comprend 74 % d'eau, c'est-à-dire 185 millilitres et les graisses fournissent les 15 autres millilitres.
  • S'il est nourri au moyen d'un aliment sec (croquettes), il doit absorber environ 185 millilitres par jour.

Troubles dipsiques d'origine comportementale chez le chat

Régulation hydriqueComportement dipsiqueSémiologie dipsique

Bibliographie
  • Giffroy J.M. (Prof. Université de Namur, Belgique) - L'éthogramme du chat - 3ème cycle professionnel des écoles nationales vétérinaires, Toulouse, 2000
  • Dehasse J. - Tout sur la psychologie du chat - Odile Jacob, Paris, 604 p., 2005
  • Wright M., Walters S. - Le livre du chat - Septimus éditions, 256 p., 1980