Le comportement dipsique ou comportement de prise de boisson fait
partie d'un vaste ensemble de processus qui permettent de maintenir les
constantes de notre milieu intérieur dans des limites très
étroites compatibles avec une vie normale : c'est l'homéostasie.
Goutte d'eau dans notre milieu originel
(Photo : iStockphoto.com/Serguei Bidun)
Comme tous les animaux proviennent d'organismes ayant leur l'origine dans la mer,
nos cellules fonctionnent dans un milieu hydrique dont les concentrations
en sel et en minéraux sont constantes.
Ce commencement de la vie est même cité dans
la genèse (1,1-2) : « Lorsque Dieu commença la création
du ciel et de la terre, la terre était déserte et vide et
la ténèbre à la surface de l'abîme ; le souffle
de dieu planait à la surface de l'eau. »
Le comportement dipsique est un comportement
primaire (essentiel pour l'animal au même titre que la prise de nourriture
ou le comportement sexuel).
Ce liquide vital possède de nombreuses
propriétés.
Chiens haletant
(Photo : Tobbyotter)
1. L'eau absorbe ou libère de la chaleur
2. L'eau se vaporise
(état liquide à l'état gazeux) en éliminant
la chaleur excessive du corps.
3. L'eau est le " solvant universel
".
4. L'eau protège les organes
Régulation de l'apport hydrique
Pour préserver cette eau qui est
indispensable à la vie, les êtres vivants doivent maintenir
leur hydratation dans des limites étroites coûte que coûte.
Autrement dit, l'apport d'eau doit être égal à la déperdition
d'eau.
Environ 90% de l'eau corporelle provient des aliments surtout (60%
chez l'Homme) et des liquides (30% chez l'Homme). Le reste est produit par
les réactions chimiques de l'organisme (eau métabolique).
Un
chien qui mange des croquettes boit bien plus que celui qui ingère
des boîtes ou de l'alimentation ménagère.
Un chat nourri aux aliments humides peut ne rien boire du
tout.
La déperdition d'eau s'effectue en majorité par l'urine
(60% chez l'Homme), par l'évaporation pulmonaire (halètement
chez le chien et le chat), les matières fécales, la transpiration
(presque nulle chez nos animaux domestiques) ou la diffusion à travers la
peau.
Chien et son maître au soleil couchant
(Photo : iStockphoto.com/Jacqueline Abromeit)
Chez les êtres
vivants en bonne santé, l'osmolarité des liquides organiques,
c'est-à-dire la concentration des molécules par litre, se maintient à l'intérieur de limites très
étroites (entre 285 et 300 mmol/kg chez l'Homme).
Des neurones de l'hypothalamus, appelés osmorécepteurs,
détectent une augmentation trop élevée de la concentration
de soluté dans les liquides organiques, grâce aux ERK, qui stimulent alors d'autres
noyaux hypothalamiques (noyau supraoptique, paraventriculaire, organe subfornical, noyau préoptique médian…).
L'augmentation de l'osmolarité du plasma
sanguin :
déclenche la soif (neurones hypothalamiques
du centre de la soif), qui incite à l'ingestion d'eau,
déclenche la libération de l'hormone
anti-diurétique ou ADH, sécrétée par la neurohypophyse stimulée
par les noyaux hypothalamiques : elle absorbe l'eau au niveau rénal,
ce qui provoque la concentration des urines.
La diminution de l'osmolarité :
inhibe la soif,
inhibe la libération d'hormone antidiurétique,
ce qui provoque l'émission de grandes quantités d'urine
diluée.
Déclenchement de la soif
Le
déclenchement de la soif est provoqué par deux causes majeures :
1. des troubles organiques :
Chats au soleil couchant
(Photo : iStockphoto.com/Jan Tyler)une perte de volume hydrique (soif hypovolémique),
Une perte de sang importante, des vomissements ou des diarrhées
profuses en sont les causes principales.
une augmentation de la concentration des liquides
organiques (soif osmotique) par la respiration, la transpiration
ou la miction excessive.
Le chien et le chat présentent de nombreuses maladies
qui augmentent très fortement la quantité d'eau ingérée
par accroissement de la concentration de certaines molécules dans
le sang : glucose pour diabète sucré, urée pour les
troubles rénaux, globules blancs dans les infections comme l'infection
de la matrice chez la chienne…
2. des troubles comportementaux :
un trouble comportemental ou potomanie
du grec : potos - action de boire - et mania - folie -.
Certains auteurs parlent de potomanie lors de diabète
sucré et de diabète insipide ou de troubles neurologiques par atteinte de certaines zones
de l'hypothalamus (région impliquée dans de nombreuses
régulations dont celle de la soif).