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Domaine protéique
Glissière à leucine (Leucine Zipper)

Sommaire
définition

Une glissière à leucine (leucine zipper) est un domaine fonctionnel tridimensionnel courant des protéines.

Elle a été découverte dans la liaison de protéines à l'ADN, par exemple, dans le domaine de dimérisation des facteurs de transcription d'eucaryotes de la classe des bZIP (basic-region leucine zipper).

Structure de la glissière à leucine

1. Les glissières à leucine sont considérées comme un sous-type de domaine coiled-coil (superhélice).

a. Ces superhélices sont formées par deux ou plusieurs hélices α qui sont enroulées l'une autour de l'autre (Coiled Coil Domains: Stability, Specificity, and Biological Implications 2004).

b. Les éléments de séquence alternés à trois et quatre résidus constituent des répétitions d'heptade dans lesquelles les acides aminés sont désignés a à g, i.e. les acides aminés en positions a, d, e et g sont ceux qui ont le plus d’impact sur la détermination de la spécificité de l’interaction.

  • Glissière à leucine (heptade)
    Glissière à leucine (heptade)
    (Figure : vetopsy.fr)
    Les résidus a et d sont généralement hydrophobes et forment un motif en zigzag, dit " knobs-into-holes ", i.e. littéralement bosses dans creux ou plutôt bouton-pression, qui s'emboîte avec un motif similaire sur un autre brin pour former un noyau hydrophobe serré par des interactions spécifiques de van der Waals.
  • Les résidus e et g sont des résidus chargés ou polaires qui contribuent aux interactions électrostatiques intra- ou interhélicoïdales pour stabiliser l’ensemble.

2. La glissière à leucine est formée par la dimérisation de deux monomères d'hélice alpha spécifiques (Leucine Zippers 2005).

a. L'hélice α de chaque monomère contient des leucines en position d est le facteur le plus stabilisateur de la dimérisation (Leucine is the most stabilizing aliphatic amino acid in the d position of a dimeric leucine zipper coiled coil 1997).

b. Ces acides aminés sont espacés dans la séquence polypeptidique de chaque région de telle sorte que, lors de l'enroulement des deux hélices α en 3D, les résidus de leucine s'alignent du même côté de l'hélice.

  • Cette région de l'hélice α, i.e. contenant les leucines qui s'alignent, est appelée domaine zip.
  • Les leucines de chaque domaine zip peuvent faiblement interagir avec les leucines d'autres domaines zip, maintenant de manière réversible leur dimérisation.
Glissière à leucine (heptade)
Glissière à leucine et interactions
(Figure : vetopsy.fr d'après LLorca et coll et citizendium)

c. Lorsque ces hélices alpha se dimérisent, la fermeture à glissière est formée par interaction amphipathique.

  • La face hydrophobe de l'hélice forme un dimère avec lui-même ou une autre hélice similaire, enterrant les acides aminés non polaires loin du solvant.
  • Le côté hydrophile de l'hélice interagit avec l'eau dans le solvant.

d. Les interactions a-a' contribuent à déterminer les partenaires d’homodimérisation.

  • les résidus d’asparagine (N) dans cette position ont tendance à interagir plutôt avec une autre asparagine, favorisant ainsi la formation d’homodimères.
  • À l’inverse, si cette position est occupée par une lysine (K) ou une sérine (S), l’hétérodimère est favorisé, car ces deux acides aminés préfèrent des résidus autres qu’eux-mêmes (A Heterospecific Leucine Zipper Tetramer 2008).

Fonctions de la glissière à leucine

Les glissières à leucine sont engagées dans plusieurs processus.

1. Les dimères bZIP (basic-region leucine zipper) sont des facteurs de transcription qui interagissent avec l'ADN au niveau de l'extrémité N-terminale des deux monomères en hélice α (The Leucine Zipper Domains of the Transcription Factors GCN4 and c-Jun Have Ribonuclease Activity 2010).

  • Des résidus de lysine et d'arginine, très basiques, qui se trouvent dans cette région, interagissent avec le grand sillon de la double hélice d'ADN, à la base des interactions spécifiques des séquences nucléotidiques.
  • La glissière à leucine se trouve du côté C-terminal, formant une hélice α amphiphile dont le côté hydrophobe de deux hélices voisines provoque la dimérisation de celles-ci.

2. On les trouve aussi dans :

la tropomyosine,

SR-B1 (Scavenger Receptor Class B type 1 ou SCARB1),

Extrémité C-terminale de SR-B1 (résidus 405-475)
Extrémité C-terminale de SR-B1 (résidus 405-475)
(Figure : vetopsy.fr d'après Chadwick et coll)

Remarque : les superhélices sont utilisées dans :

Trimérisation de HR1 des cavines (souris)
Trimérisation de HR1 des cavines (souris)
(Figure : vetopsy.fr d'après Kovtun et coll)

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