Communication visuelle utilisée entre le chien
et l'homme ou les autres espèces : postures de dominance

Citation

« Mieux vaut limiter les ordres, mais tout ordre donné doit être scrupuleusement respecté. »

Maréchal de Saxe

Sommaire

Chez le chien, la communication visuelle ( infos) se fonde sur :

1. des caractéristiques morphologiques ( infos) ;
2. des mouvements expressifs ( infos),
3. des marques visuelles ( infos).

L'ensemble du corps du chien participe à la communication : de la position des oreilles à celle de la queue ( infos).


Postures d'un chien prêtant à confusion Le chien utilise les mêmes moyens de communication visuelle avec l'homme ou les autres espèces animales présentes dans le foyer.

Généralités sur la communication interspécifique

Chaque espèce perçoit son environnement externe, son Umwelt, d'après les stimuli qu'il est capable de recevoir.


Ne décodez pas la communication du chien en fonction de votre carte du monde humaine ! C'est la source de nombreux malentendus !

L'homme privilégie le verbal et pense, à tort, que ce dernier constitue l'essentiel de notre communication. Or, même entre humains, 80% de la communication passe par le non-verbal. Parler avec nos chiens est de loin notre interaction la plus fréquente avec eux.


Le chien est un observateur exceptionnellement vigilant ! Il interprète nos attitudes et nos moindres mouvements sans que nous prononcions un seul mot !

L'apprentissage et la ritualisation permettent d'élargir le champ d'utilisation de certaines mimiques ( infos) ou postures ( infos).

Postures de dominance et communication interspécifique

Entre chien et homme

Posture de dominance chez le chien Les signaux visuels utilisés par un chien pour exprimer sa dominance par rapport à un humain sont :

  • tous les signaux visuels qui expriment la dominance par rapport à un autre chien ( infos) ;
  • agresser, c'est-à-dire, menacer, grogner ou mordre lorsqu'un humain prend une posture ou une prérogative de dominant ( infos) ;
  • la dominer physiquement, c'est-à-dire, se placer au-dessus d'elle ;

Ces postures dépendront évidemment et de la taille de l'humain et de celle du chien par rapport à elle : un chien de petite race, comme le westie sur la photo, se couchera sur le dossier du fauteuil du maître tandis qu'un chien de grande race posera sa patte antérieure sur le genou ou les épaules de son propriétaire.

  • effectuer des mouvements de monte ( infos).


Evidemment, le chien utilisera toutes ou partie des prérogatives de dominant ( infos).

Entre homme et chien


Il est évident que si nous, humains, nous prenons les positions utilisées par le chien dominant, nous nous mettons en position de dominant et lui de dominé !

C'est la base de la thérapie de régression sociale dirigée ( infos)

Position de dominant pour donner un ordreL'homme peut marquer sa dominance par rapport au chien :

  • en utilisant une approche de dominant, droit sur lui, avec une démarche rigide ( infos) ;

Cette approche peut également être interprétée comme une menace chez le chien ( infos).

  • en se plaçant devant lui, en opposition et non en coalition ( infos) ;
  • en prenant une position haute, les bras écartés pour paraître plus imposant, en le surplombant ;
  • en le regardant sur la croupe ;


C'est cette position de dominant qu'il faut utiliser lorsqu'on donne des ordres !

  • en le poussant ou en le bousculant ;
  • en le menaçant (mais, attention de ne pas se faire mordre !)…

Evidemment nous parlons ici de communication visuelle, mais toutes les communications entrent en jeu !


L'homme doit utiliser également toutes les prérogatives du dominant ( infos) :

1. accès à l'alimentation ( infos),

Manger devant le chien, lui prendre la gamelle ou un os…

Descente d'un chien d'exercice d'un hélicoptère 2. gestion de l'espace ( infos),

Contraindre le chien à rester à un endroit, l'isoler dans une pièce, l'envoyer à son coin, le tenir en laisse…

3. initiative des contacts ( infos).

Donner des ordres au chien, le réprimander, l'envoyer à son coin, le brosser, le soigner…


La gestion de l'espace et l'initiative des contacts sont souvent liées !


Prenons deux exemples pour mieux comprendre
:

  • Je donne l'ordre « Assis ! » à Médor.
    • Pour donner l'ordre, je me mets dans la position du dominant décrite plus haut !
    • Je gère l'espace puisque j'oblige Médor à se mettre assis et je prends l'initiative du contact en lui donnant l'ordre !
    • Je le récompense quand l'ordre a été exécuté !
  • Rex, le chien dominant, vient pour se faire caresser.
    • Je le repousse, ce qui veut dire que ce n'est pas à Rex de prendre l'initiative du contact !
    • Je l'appelle 15 secondes après et je lui fais autant de câlins que je le souhaite ! C'est moi qui ai pris alors l'initiative du contact, ce qui change tout !

Postures d'apaisement et communication interspécifique (avec l'homme)

Communication visuelleCommunication visuelle du chien
Caractéristiques morphologiquesMouvements expressifs chez le chien
Posture de dominancePostures d'apaisementPostures de soumission
Mimiques facialesTête, lèvres, langue, vibrissesOreillesRegard
Mouvements de la queueMarquages
Rencontre entre chiensCommunication interspécifique (avec l'homme)

Bibliographie
  • Eibl-Eibesfeldt I. - Ethologie - Biologie du comportement - Naturalia et Biologica Editions scientifiques Paris, 576 p., 1972
  • Bradbury J.W., Vehrencamp S.L. - Principles of animal Communication - Sinauer Associates, Sunderland, 950 p., 1998
  • Schenkel, R. - Submission : Its Features and Function in the Wolf and Dog - American Zoologist, 7, p. : 319-329, 1967
  • Schenkel, R. - Ausdrucksstudien an wolfen - Behavior 1. p. : 81-129, 1947
  • Giffroy J..M. (Prof. Université de Namur, Belgique) - L'éthogramme du chien - 3ème cycle professionnel des écoles nationales vétérinaires, Toulouse, 2000
  • Pageat P. - Pathologie du comportement du chien - Editions du Point Vétérinaire, Maisons-Alfort, 384 p., 1998
  • Université d'Oxford - Dictionnaire du comportement animal - Robert Laffont, Paris, 1013 p., 1990
  • Immelmann K. - Dictionnaire de l'éthologie - Pierre Mardaga Editeur, Liège, 296 p., 1990