Mouvements expressifs chez le chien :
postures d'apaisement

Chez le chien, la communication visuelle ( infos) se fonde sur :

1. des caractéristiques morphologiques ( infos) ;
2. des mouvements expressifs ( infos),
3. des marques visuelles ( infos).

L'ensemble du corps du chien participe à la communication : de la position des oreilles à celle de la queue ( infos).

Les mouvements expressifs ne sont jamais purs et sont souvent une " mosaïque “ d'expressions qui se superposent suivant les émotions ( infos).

Le dominé utilise trois postures :

• les postures d'apaisement par lesquelles nous allons commencer,
• deux postures de soumission (décrites par Schenkel) :
  • la posture de soumission active ( infos),
  • la posture de soumission passive ( infos).

Définition des postures d'apaisement

Les postures d'apaisement sont des postures qui réduisent ou inhibent l'agression d'un congénère quand la fuite est en général hasardeuse.

Ces postures sont également utilisées chez les espèces sociales comme " salutation " entre membres d'un même groupe.

En éthologie classique, ces postures diffèrent des postures de soumission où l'animal " escamote les signaux d'agressivité auparavant affichés " et où l'inhibition sociale est totale. Elles correspondent plutôt à une " activation de tendances comportementales incompatibles avec l'agression " (Immelmann).

Cette définition nous ferait inclure la posture de soumission active ( infos) dans les postures d'apaisement.

• Ces comportements sont souvent constitués par des ritualisations de comportements infantiles comme la régurgitation maternelle chez le chien ( infos).
• Ils peuvent aussi faire appel à des comportements sexuels comme chez de nombreux primates : il se produit alors un conflit de motivation entre le comportement sexuel et l'agression.

Ceci peut aussi expliquer que le chien dominé peut se laisser " monter “ par le chien dominant en guise d'apaisement dans les chevauchements hiérarchiques.

Toutefois, certains utilisent ce terme pour englober les postures d'apaisement proprement dites et les postures de soumission.

Les postures du chien dominé font partie des comportements agonistiques ( infos) et peuvent être considérées comme des postures inhibant ou au moins, réduisant, l'agression des dominants, même si elles sont moins signifiantes que les postures de soumission proprement dites.

Discussion : postures d'apaisement et postures de dominé sont-elles synonymes ?

• Les postures d'apaisement signent l'acceptation des signaux de domination ou de colère d'un autre individu dans un contexte précis.
• Nous parlons de dominance lorsque les chiens sont souvent en contact dans des contextes hiérarchiques forts (nourriture, espace ou contacts dans une meute ou un groupe social - famille avec plusieurs chiens par exemple -) et non pas, lors de simples rencontres où le " rang " à proprement parler n'est pas forcément négocié. Dans ce cas, nous pouvons parler de postures de dominé.

Postures de dominé

Communication intraspécifique

Un dominé cherche à sembler plus petit qu'il n'est pour passer inaperçu et se faire oublier : c'est ce qu'on nomme la position basse.

L'animal réduit son format apparent :

• la tête est portée basse, les oreilles sont couchées,
• le regard est fuyant,
• la queue est basse, quelquefois entre les cuisses,
• le corps est ramassé.

Lorsqu'il approche d'un autre chien, le dominé marche fait un grand détour avant de l'aborder avec une démarche hésitante.

• Quand ils sont proches l'un de l'autre, le dominé se place perpendiculairement au dominé comme le trait horizontal d'un T (le dominant étant le trait vertical).
• Le regard du dominé évite celui du dominant : il évite le contact oculaire en détournant la tête qui semble " neutre ", c'est-à-dire ne présenter aucun mouvement expressif.

Le dominé détourne la tête et l'interaction peut très bien s'arrêter là.

Si le dominé ressent de la crainte ou de la peur, tous les mouvements émotionnels ou involontaires peuvent apparaître :

• la mydriase ou dilatation du diamètre pupillaire,
• la tachypnée (augmentation du rythme respiratoire) associé à la tachycardie ( infos),
• les tremblements,
• les mictions émotionnelles ( infos),
• les défécations émotionnelles ( infos),
• la vidange des glandes anales ( infos).

Le dominé peut également pousser un cri aigu.

C'est ce qui se passe pendant la période de socialisation lors des jeux et de l'acquisition de la morsure inhibée ( infos). Quand un chiot mordille fortement, le chiot mordu crie et arrête le jeu (punition négative). La mère corrige le chiot mordeur (punition positive).

Ce cri peut se ritualiser en position d'apaisement ou de soumission. Souvent, en consultation, un chiot peut crier avant qu'on lui fasse une piqûre !

Que dirait Médor s'il pouvait parler  :

• Médor : « Je me soumets ! Pitié ! Arrête ton agression ! Ne me punit pas ! »
  
  

Le dominé peut être poussé, bousculé ou placé en dessous du dominant qui lui pose une patte, la tête ou monte sur son encolure ( infos).

Il faut alors que les chiens se connaissent bien, c'est-à-dire que la hiérarchie soit déjà bien établie.

Le dominé peut même laisser faire des tentatives de chevauchements hiérarchiques du dominant ( infos).

Postures d'apaisement dans la communication interspécifique (avec l'homme)

Communication visuelleCommunication visuelle du chien
Caractéristiques morphologiquesMouvements expressifs chez le chien
Posture de dominancePostures d'apaisementPostures de soumission
Mimiques facialesTête, lèvres, langue, vibrissesOreillesRegard
Mouvements de la queueMarquages
Rencontre entre chiensCommunication interspécifique (avec l'homme)