Nerf trijumeau (V)
Noyaux et fibres nerveuses

Citation

« Rare est le nombre de ceux qui regardent avec leurs propres yeux et qui éprouvent avec leur propre sensibilité. »

Albert Einstein

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Sommaire

Le nerf trijumeau (V) est le plus volumineux des nerfs crâniens : il fait partie des cinq nerfs qui se sont développés à partir des nerfs branchiaux des vertébrés inférieurs.


Pour l'anatomie et les grandes voies, reportez-vous aux deux sites d'anatomie humaine où vous pourrez tout savoir sur ce nerf (anatomie du V).

Vous pouvez également consulter l'atlas de Netter sur ce nerf chez l'homme (diapositive 33)

Nerfs crâniens du chien
Nerfs crâniens du chien (vue latérale)
(Figure : © vetopsy.fr d'après Miller)

Rôle

Nerfs crâniens du chien
Nerfs crâniens du chien (vue ventrale)
(Figure : © vetopsy.fr d'après Miller)

Le nerf trijumeau (V) est composé :

  • de fibres sensitives (peau et muqueuses de la face, globes oculaires) qui forme :
  • de fibres motrices pour les muscles masticateurs,
  • des fibres neuro-végétatives (parasympathiques et sympathiques) sécrétoires, vasomotrices et musculaires, en particulier par le nerf ophtalmique (V1).

Anatomie : noyaux et fibres

Au niveau du pont, le nerf trijumeau (V) possède une racine motrice et une racine sensitive.

Le ganglion trigéminal (de Gasser ou semi-lunaire) est situé dans le cavum trigéminal, poche formée par la dure-mère.


Ce ganglion correspond au ganglion rachidien de la racine dorsale ( infos).

Du ganglion partent trois branches :

Noyaux sensitifs

Noyaux trigéminaux
Noyaux trigéminaux
(Figure : © vetopsy.fr d'après Warner)

Le nerf trijumeau (V) comporte trois noyaux sensitifs qui forment à eux seuls la colonne somato-sensitive (noyaux sensitifs somitiques), véhiculant les informations somatosensorielles (toucher, température, douleur).

L'organisation médullaire en quatre colonnes est modifiée, au niveau du tronc cérébral, en 6 colonnes étalées en disposition ventro-dorsale (organisation en colonnes des noyaux des nerfs crâniens).

1. Le noyau spinal (ou du tractus spinal ou gélatineux de Rolando), bulbaire, est composé de trois noyaux :

  • le noyau caudal, descend jusqu'à C4 et se mélange aux couches I et II de Rexed, dont il est l'équivalent (noyau propre et substance gélatineuse de Rolando de la corne dorsale de la moelle épinière).

Le noyau caudal reçoit les fibres nociceptives de la face et des sinus qui rejoignent le faisceau spinothalamique.

Le noyau spinal oral est stimulé par le noyau caudal et a un peu le rôle de la couche V de Rexed de la moelle. Il semble également intervenir dans la sensibilité tactile et nociceptive de la cavité buccale.

Chez le rat, ce noyau oral est divisé en 5 parties : la partie dorso-médiane caudale, dorso-médiane moyenne (zones dorsale et ventrale), dorso-médiane rostrale et ventro-latérale.

2. Le noyau principal (ou pontique) est le principal relais de la sensibilité tactile épicritique (ou discriminative) et de la sensibilité proprioceptive.

3. Le noyau mésencéphalique (ou du tractus mésencéphalique) reçoit les fibres sensitives des muscles masticateurs et des muscles oculaires.

Innervation sensitive de la face
Innervation sensitive de la face
(Figure : © vetopsy.fr))

Les corps cellulaires de ces fibres ne sont pas dans un ganglion (cas unique dans le système nerveux). Ce noyau est un ganglion sensitif qui est demeuré à l'intérieur du cerveau.

Fibres sensitives

1. Le tractus spinal (ou racine descendante) est formé par toutes les fibres qui se terminent dans la moelle cervicale selon une somatotopie.

2. Le tractus mésencéphalique (ou racine ascendante) est représenté par les fibres se rendant au noyau mésencéphalique.

Noyau moteur

Le noyau moteur - ou noyau masticateur -, pontique, envoie des fibres motrices vers les muscles de la mastication.

Ce noyau fait partie de la colonne branchiale motrice (noyaux moteurs branchiaux), qui contient les noyaux innervant les muscles striés des arcs branchiaux (mastication, déglutition, phonation, mimiques).

Connexions internucléaires des noyaux du trijumeau

Les connexions internucléaires du trijumeau se font par l'intermédiaire du faisceau longitudinal médial (ou bandelette longitudinale postérieure).

Il débute dans la partie supérieure du mésencéphale pour se terminer dans la moelle épinière (voies extrapyramidales) en connectant de nombreux noyaux du tronc cérébral.

Anatomie : branches du trijumeau

Nerf crâniensNerf trijumeau : noyauxNerf trijumeau : branchesSignes cliniques

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