Toutefois, ces deux réseaux travaillent en coopération les uns avec les autres et réalisent un type de traitement cognitif différent de l'empathie pure ou du raisonnement analytique pur et reflètent plutôt des positions cognitives flexibles qui peuvent être déployées en fonction des attitudes et du rôle adoptés par l'individu.
L'anatomie et les fonctions du DMN sont traitées dans des chapitres spéciaux.
Différentes mémoires
(Figure : vetopsy.fr)
Nous nous intéressons ici sur les relations entre DMN et mémoire.
Lobe temporal médial et mémoire
(modèle BIC : Binding of Items and Context)
(Figure : vetopsy.fr d'après Diana et coll)
Prenons un exemple : vous avez oublié le mot de passe de votre compte bancaire en ligne. Heureusement, vous vous êtes laissé un indice de mot de passe : " numéro de téléphone de l'enfance ". Vous avez utilisé le numéro pendant de nombreuses années. Pourtant, vous ne pouvez vous en souvenir qu'après avoir vu une image de vous-même le composant sur votre ancien téléphone à cadran. Cette image simplifie l'effet de rappel accidentel vif (VIR ou Vivid Incidental Recall).
La saillance (de l'anglais salience) d'un élément est l'état ou la qualité par laquelle il se démarque de ses voisins. La détection de la saillance est considérée comme un mécanisme d'attention clé qui facilite l'apprentissage et la survie en permettant aux organismes de concentrer leurs ressources perceptives et cognitives limitées sur le sous-ensemble le plus pertinent des données sensorielles disponibles. Cette saillance peut être visuelle (certains éléments de l'image peuvent ressortir plus que d'autres), mais aussi linguistique (dans un message), sonore, émotionnelle…
Trois modèles théoriques du VIR
Trois cadres théoriques de consolidation de la mémoire sont envisageables.
Théorie du double codage
La théorie associative ou de double codage d'Allan Paivio stipule que deux représentation de la mémoire devraient coopérer pour obtenir un VIR précis (Mental Representations: A Dual Coding Approach 1990).
Les forces relatives de deux représentations de la mémoire doivent être additives et devraient toujours donner une probabilité plus élevée de rétablir le souvenir du stimulus d'origine pendant le rappel accidentel.
Un seul codage fort devrait être équivalent à deux codages faibles différents, et deux codages forts seront toujours meilleurs que deux codages faibles.
Le succès de la récupération accidentelle devrait augmenter de façon monotone avec la force de la représentation de la mémoire ( fonction monotome en mathématiques).
Hypothèse de la plasticité non monotone (NMPH)
(Figure : vetopsy.fr d'après Lewis-Peacock et Norman)
Des apprentissages forts résultent de niveaux d'excitation extrêmement élevés dans l'une des deux représentations concurrentes. Des apprentissages faibles résultent d'une excitation modérée dans les deux représentations, alors qu'aucun effet d'apprentissage ne résulte de faibles niveaux d'excitation de l'ensemble.
Autrement dit, deux encodages forts ou un seul fort seront toujours meilleurs que deux encodages faibles, mais deux encodages modérément intenses se traduiront par un apprentissage moins bon.
Par conséquent, la force neuronale des représentations de la mémoire devrait être liée de façon non monotone à la probabilité d'une récupération accidentelle précise.
Si le NMPH propose une théorie de la formation de la mémoire et de l'apprentissage, il s'agit avant tout d'une théorie neurobiologique enracinée dans des processus se déroulant au niveau du neurone.
On ne sait toujours pas si les théories du renforcement synaptique, telles que l'hypothèse de plasticité non monotone, sont des cadres utiles à utiliser lors de la modélisation de phénomènes d'ordre supérieur, tels que la consolidation et la récupération de la mémoire.
Imagerie par résonance magnétique fonctionnelle (IRMf)
(Figure : vetopsy.fr d'après Huijbers et coll)
Hypothèse d'interférence de mémoire RSN
Le modèle neuropsychologique dualiste de consolidation de la mémoire, dit l'hypothèse d'interférence de mémoire RSN est un modèle neuropsychologique de consolidation de la mémoire qui prend en compte l'activité globale des réseaux à l'état de repos (RSN), le réseau en mode par défaut (DMN) et le réseau à tâche positive (TPN).
Les trois modèles de consolidation mémorielle
(Figure : vetopsy.fr d'après Lefebvre et d'Anguilli)
Ce n'est pas seulement la force des variables neuropsychologiques qui influence la future consolidation de la mémoire, c'est le modèle dominant des RSN au moment de l'encodage qui explique la plupart de la variabilité des scores de consolidation de la mémoire.
L'incongruence et la congruence entre la vivacité et la familiarité reflètent, respectivement, la concurrence et la synergie entre l'activité DMN et TPN.
La concurrence ou la synergie entre ces RSN au moment du codage du stimulus influence de manière importante la consolidation de la mémoire sémantique à long terme chez les contrôles sains.
Les conditions dans lesquelles l'encodage du stimulus reflète l'activation concurrente du DMN et du TPN entraîneront de mauvais scores de consolidation de la mémoire.
Autrement dit, deux encodages, même s'ils sont faibles, se traduiront par de meilleurs résultats d'apprentissage par rapport à un mélange d'un encodage fort et d'un encodage faible.