Vocalisations chez le chat
Murmures

Citation

« Certaines personnes croiront n'importe quoi si vous le leur murmurez. »

Louis Nizer

Documentation web

Sommaire


Le chat présente un répertoire vocal étendu comparativement aux autres carnivores. Il possède une ouïe extrêmement fine ( infos).

Une synthèse de plusieurs études concernant le répertoire vocal du chat adulte permet de distinguer des vocalises principales classées en trois catégories.

  • bouche fermée - murmures - ;
  • bouche ouverte, puis progressivement fermée - " voyelles " - ( infos) ;
  • cris poussés bouche ouverte ( infos).


Les murmures sont émis bouche fermée. On distingue :

  • le ronronnement (purr) qui ne doit pas être considéré comme une vocalisation pure,
  • le murmure " vrai " (trill, shirrup).

Ces murmures sont exprimés par un son commençant par [m] et fini par [n] ou rarement [ɳ] (qui n'existe pas en français : sonore, il est représenté dans sing, young en anglais).

Ronronnement et allomarquageParfois, un [hr] (h inspiré et r) au milieu formant une sorte de trille [mhrn].

Le [hr] peut être répété plusieurs fois avec deux intonations, une constante et une descendante.


À la naissance, les chatons effectuent des semi-murmures comme des grognements du genre [ɳ] qui disparaissent par la suite.

Les grognements chez le chaton peuvent facilement se transformer en ronronnements ou en voyelles.

Le ronronnement - purr - ( infos)


Tout le monde connaît cette vocalise caractéristique du chat qu'il soit domestique ou sauvage ['hrn-rhn-'hrn-rhn…]. La plupart des félidés ronronnent.

L'intensité et la durée du ronronnement dépendent de la situation.


Le ronronnement est déjà présent faiblement le deuxième jour chez le chaton. Ce sont les premiers sons échangés entre les chatons et leur mère lors de l'allaitement ou de la toilette : on peut en déduire un rôle sécurisant pour les petits et un signe de bien-être. Par la suite, ce ronronnement se ritualiserait pour exprimer l'apaisement.

Ronronnement et allomarquageLe ronronnement est produit aussi bien lors des mouvements d'inspiration que d'expiration : une brève pause sépare les deux phases.


On ne sait pas encore de façon sure comment ce son est généré.

  • Pour certains, il est dû aux variations rapides de la pression de l'air dans le larynx : la glotte est alternativement ouverte et fermée par l'action des muscles laryngés qui se contractent rythmiquement plusieurs dizaines de fois par seconde.
  • Pour d'autres, il n'est que le résultat de turbulences sanguines de la veine cave lors de son passage dans le foie et à travers le diaphragme qui ferait " vibrer " tout le chat.


La fonction du ronronnement est loin d'être connue.

  • Le ronronnement a été longtemps attribué à la seule relation chat/homme. La signification la plus connue du ronronnement est le bien-être : nous pouvons reprendre à l'envi l'image d'Epinal du chat lové sur les genoux de son propriétaire.
  • Il est démontré actuellement qu'il est aussi utilisé dans les interactions chat/chat, dans de nombreuses circonstances.

 Ronronnement et allomarquageIl est difficile de résumer toutes les situations dans lesquelles le chat ronronne tant l'éventail est large et non dépourvu de contradictions :

  • allaitement,
  • caresses du maître,
  • rencontres avec un congénère,
  • endormissement,
  • chasse,
  • perception de l'odeur de la cataire,
  • grooming (toilette et allogrooming)
  • après un repas,
  • accueil du propriétaire,
  • en cas de douleur intense,
  • en phase terminale de la vie.


Il semble que ce soit lors des contacts chat/chat, chat/homme désirés ou dans des situations de bien-être que ces ronronnements sont les plus fréquents.

Toutefois, une des nombreuses explications possibles est que le ronronnement serait corrélé à un phénomène de récupération de l'animal (réparation de certains tissus osseux, musculaires et tendineux).

La fréquence basse des ronronnements (25-150 Hz) lui servirait à guérir de certaines maladies ( infos).

Il pourrait l'aider à réduire son stress (à se rassurer, comme les personnes qui chantent une chanson enfantine pour se donner du courage dans le noir) ou ses douleurs en se concentrant sur des situations plaisantes (Bradshaw). Certains vont jusqu'à penser que si les chats sont bien plus résistants que les chiens, c'est grâce à leur ronronnement.

Ronronnement félin

En tout cas, les ronronnements sont caractérisés par des sons graves (" basses "), qui, de l'avis des musiciens, déclencheraient des émotions chez ceux qui les écoutent.


Nous savons que les animaux domestiques ont un effet apaisant sur l'Homme.

L'expérience suivante a été réalisée avec un chien, mais aurait pu tout aussi bien se faire avec un chat : les scientifiques ont immergé un homme dans une situation stressante en enregistrant sa pression artérielle (qui varie avec les émotions). La personne qui pouvait caresser son chien lors de l'expérience était bien moins stressée que la personne seule.

Certains ont proposé des exercices de bien-être avec leur chat :

  • de l'écoute " destressante " de ronronnements enregistrés ( infos),
  • de la danse, réminiscence des danses des sorcières ( infos) ayant fait alliance avec le malin incarné dans le chat (rôle dans le bien-être ?).

Les murmures proprement dits (murmur, trill, chirrup)

D'après Moelck, les murmures sont exprimés lors de :

  • demande ou salutation : ['mhr'hr'hrn], le [hr] pouvant être répété plusieurs fois ;
  • appel pouvant aller jusqu'au " commandement " : ['ɘmhrn] ;
  • remerciement ou confirmation : ['mhrɳ] ou ['mhɳ].

Ces murmures apparaissent à la troisième semaine chez le chaton. Ils sont utilisés dans les demandes à partir du troisième mois, période marquant l'achèvement de la maturation de la communication auditive du chaton.

Voyelles

AuditionOreilleVoies auditivesAudition du chatCommunication sonore
Communication sonore du chatVocalisationsCommunication sonore homme/chat

Bibliographie
  • Moelk M. - Vocalizing in the house-cat ; a phonetic and functional study - The American Journal of Psychology, Vol LVII, p: 184-205, 1944
  • Leroy Y. - L'univers sonore animal - Bordas, 350 p., 1979
  • Wright M., Walters S. - Le livre du chat - Septimus éditions, 256 p., 1980
  • Bradshaw J.W.S. -The behaviour of the domestic cat - CAB Intrernational, Wallingford, 219 p.,1992
  • Giffroy J..M. (Prof. Université de Namur, Belgique) - L'éthogramme du chat - 3ème cycle professionnel des écoles nationales vétérinaires, Toulouse, 2000
  • Dehasse J. - Tout sur la psychologie du chat - Odile Jacob, Paris, 604 p., 2005