• Comportement du chien et
    du chat
  • Celui qui connait vraiment les animaux est par là même capable de comprendre pleinement le caractère unique de l'homme
    • Konrad Lorenz
  • Biologie, neurosciences et
    sciences en général
  •  Le but des sciences n'est pas d'ouvrir une porte à la sagesse infinie,
    mais de poser une limite à l'erreur infinie
    • La vie de Galilée de Bertold Brecht

Psychopathologie
Crainte et peur en comportement vétérinaire

Sommaire
  1. En construction

 

Les définitions de la crainte et la peur sont des notions difficiles à appréhender car leurs définitions sont très variables suivant les auteurs.

En effet, les termes crainte, peur et même phobies sont souvent interchangeables alors qu'elles font appel à des concepts différents.

Quelques définitions indispensables

En psychopathologie humaine

1. Le mot " peur " dérive du latin pavor, lequel désigne l’effroi, l’épouvante et, par affaiblissement, un sentiment de crainte ainsi que l’émotion qui saisit et fait perdre le sang froid (dictionnaire historique de la langue française).

  • Peur est devenu le nom général de l’émotion qui accompagne la prise de conscience d’un danger, avec diverses nuances d’intensité selon le contexte, en général moins fortes que frayeur, effroi.
  • Il recouvre le sentiment d’un danger tant physique que moral, tangible qu’irrationnel. La locution avoir peur exprime une appréhension latente, vague.
livre

Ce chapitre a été repris, mot pour mot, de Craintes, peurs, insécurités de Pierre De Visscher (2015).

2. Le mot " phobie " dérive du grec phobos : celui-ci désigne une fuite (due à la panique), d’où un effroi, une peur intense et irraisonnée.

  • Phobe exprime l’aversion " instinctive ", l’hostilité irraisonnée ou parfois l’absence d’affinité vis-à-vis de quelqu’un ou quelque chose.
  • Les mots construits avec phobe comme adjectif appartiennent à la psychologie et à la psychopathologie et s’opposent, le plus souvent, à des composés en phile.

En conclusion, en humaine, la phobie est un terme psychopathologique et par extension, désigne la peur ou l'aversion intense alors que la crainte est un sentiment et une émotion plus faible que la peur.

En psychopathologie vétérinaire

Pour nous, vétérinaires comportementalistes et zoopsychiatres, les trois termes (crainte, peur et phobie) ont des significations quelque peu différentes, i.e. importantes sur le plan sémiologique.

Crainte

1. La crainte est (de latin tremere, trembler), c'est éprouver un sentiment de recul de forte inquiétude devant ce que l'on considère comme dangereux, douloureux ou pénible.

Posture offensive chez un chat
Agressions et proxémie
(Photo : vetopsy.fr)

Ce peut être :

  • un stimulus inconnu (facteur, pompier, blouse blanche, espèce inconnue…..),
  • un stimulus déjà rencontré et connu comme désagréable,
  • un prédateur.
bien

La crainte est orientée vers un objet précis.

2. Les réponses neurovégétatives sont modérées.

3. L'animal met en oeuvre des réactions comportementales pour diminuer la tension émotionnelle procurée par le stimulus et pour pouvoir s'y soustraire, i.e. la situation est dite ouverte :

bien

La crainte est donc une réaction modérée lors d'un contact avec un stimulus (connu ou inconnu), jugé faiblement dangereux par l'animal et auquel il peut se soustraire, i.e. situation qui se produit en situation ouverte.

Peur

1. La peur est la réaction comportementale violente d'un individu face à un stimulus inconnu/connu et jugé fortement dangereux dans un milieu qui ne permet pas la fuite ou l'exploration.

bien

La peur, orientée vers un objet précis, apparaît en situation fermée.

2. Les réponses neurovégétatives sont importantes :

Situation fermée
Situation fermée
(Photo : vetopsy.fr)

3. L'animal ne peut plus mettre en œuvre des réactions comme la fuite (ou l'immobilité, beaucoup plus rare) car la situation est fermée, i.e. il ne peut pas se soustraire au stimulus dangereux.

Il faut bien comprendre que la situation peut être considérée comme fermée dans deux cas.

  • Physiquement, le milieu ne permet ni l'exploration, ni la fuite.
  • Psychiquement, l'animal est " enfermé " dans sa tête et considère la problématique comme " sans issue ".

et peut produire deux catégories de comportements.

Les agressions défensives sont explosives comme si la vie de l'animal était en danger, i.e. ce qui peut être le cas par ailleurs dans des situations " normales ", mais inadapté dans les états pathologiques comme l'anxiété par exemple (loupe agression par peur).

Plus on se rapproche de la distance critique, plus la peur est importante et plus l'agression est violente (loupe agression par peur).

La mise en œuvre d’activités dites de substitution (activité sans relation directe avec le contexte initial) comme le léchage par exemple, mais aussi la boulimie et la potomanie permet de diminuer la tension émotionnelle lors d'anxiété permanente.

4. Dans la peur, comme la capacité adaptative de l'animal est dépassée, le retour au calme ne pourra se faire que très tardivement.

État phobique

L'état phobique est, pour nous, vétérinaires comportementalistes et zoopsychiatres, un état réactionnel caractérisé par la production de réponses de crainte ou de peur lors de l'exposition à un stimulus ou à un groupe de stimuli bien définis (stimuli homogènes).

livre

L'état phobique est traité dans un chapitre spécial.

 

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En construction

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