Vocalisations chez le chien
Différentes variétés de vocalisations et ontogenèse

Citation

« Trop aboyer fatigue les oreilles les plus attentives. »

Roger Molinier

Sommaire


Comparativement aux canidés sauvages, les chiens domestiques présentent un répertoire vocal étendu ( infos). Il possède une ouïe extrêmement fine ( infos).

Il s'agit de l'expression d'un phénomène de néoténie (persistance chez l'adulte de comportements de jeune qui peuvent changer de signification) : les louveteaux, par exemple, vocalisent plus que les adultes.

Les vocalises canines sont utilisées :

  • dans les rapports intraspécifiques (entre chiens),
  • dans la communication chien-homme.

Vocalisations chez le chien

Basenji Les vocalisations sont extrêmement variables selon les races.

  • Certaines races, comme les Basenji, n'aboient jamais : la conformation anatomique particulière de leur larynx le leur interdit. Par contre, ils émettent d'autres sons.
  • Les races asiatiques (Chow-chow, Shar-pei) et les lévriers émettent très peu de vocalises.
  • Les chiens courants, les terriers vocalisent pendant la chasse.

Lors de chasse à courre, les piqueux peuvent prédire la nature de la proie aux différents aboiements des chiens.

  • Par contre, et tous les vétérinaires comportementalistes vous le diront, le caniche ou le yorkshire sont des races aboyeuses.


Il existe une importante variabilité individuelle dans les sons émis.

Les vocalisations du chien se caractérisent par divers paramètres mesurables : la durée, la fréquence, le volume et la rythmicité.

Les études sont relativement anciennes, principalement dues à Bleicher et à Fox.

Caniches Toutefois, les sons vocaux de base entendus chez le chien sont :


Bien entendu, ces vocalises peuvent être panachées en se succédant ou en se superposant suivant les émotions du sujet comme lors des mimiques faciales ( infos) chères à Konrad Lorenz (1903-1989).


Par apprentissage, les chiens de compagnie utilisent certains de ces signaux sonores (gémissement, aboiement, grondement...) pour communiquer avec leur propriétaire ( infos).

La manière dont est émis le son et sa signification peuvent être modifiées suite à ce processus.

Ontogenèse de l'audition et des vocalises chez le chien

La maturation de l'organe spiral de Corti s'effectue après la naissance chez le chiot, vers l'âge de quatre jours.

Cependant, l'audition n'est effective qu'après ouverture des canaux auditifs externes et apparition du réflexe de sursautement, signant la fin de la période de transition (entre 18 et 21 jours) chez le chien ( infos).

Le chat est beaaucoup plus précoce (infos)

Développement de l'oreille externe


Toutefois, le chiot émet, dès sa naissance, quatre sons de base qu'il n'est donc pas en mesure d'entendre :

Puis apparaissent successivement :

Les premiers sons mixtes sont élaborés par succession, à l'âge de dix jours, tandis que ceux formés par superposition apparaissent à deux ou trois semaines.


Ces sons de base seraient donc innés, puisque le chiot est encore sourd !

Les vocalises se développent plus rapidement dans certaines races (de berger, de garde...) que dans certaines autres (de compagnie...).

Les renforcements sont indispensables à partir d'un certain âge pour que la communication sonore se développe.

Premières vocalises chez le chiot

AuditionOreilleVoies auditivesAudition du chienCommunication sonore
Communication sonore du chienVocalisationsCommunication sonore homme/chien

Bibliographie
  • Giffroy J..M. (Prof. Université de Namur, Belgique) - L'éthogramme du chien - 3ème cycle professionnel des écoles nationales vétérinaires, Toulouse, 2000
  • Bleicher N. - Physical and behavorial analysis of dog vocalizations - American Journal of Veterinary Research, 24, p : 415-427, 1963
  • Fox M.W. - Vocalizations in wild canids and possible effects of domestication - in The dog, its domestication and behavior, Garland STPM Press, New-York, 296 p., 1978
  • Leroy Y. - L'univers sonore animal - Bordas, 350 p., 1979
  • Pageat P. - Pathologie du comportement du chien - Editions du Point Vétérinaire, Maisons-Alfort, 384 p., 1998