Les agressions hiérarchiques sont déclenchées dans des situations de compétition hiérarchique qui touchent aux prérogatives du dominant.
Les agressions hiérarchiques sont classées dans les agressions offensives caractérisées par le fait que l'animal, i.e. l'agresseur, se dirige volontairement vers l'individu agressé.
Conditions d'apparition des agressions hiérarchiques
1. Les agressions hiérarchiques interviennent dans des situations de compétition hiérarchique qui touchent aux prérogatives du dominant :
1. La phase de menace est appuyée, car elle suffit la plupart du temps, à résoudre le conflit.
a. La position est haute, oreilles, queue et pattes dressées, le poil est plus ou moins hérissé (piloérection), la queue bat de manière saccadée, ce qui montre un degré d'excitation élevée. Les muscles tendus, prêt à l'attaque.
d. Le plus souvent, le dominé détourne le regard et exprime ainsi l'apaisement, ce qui arrête, sur des chiens bien socialisés, l'agression immédiatement.
2. La morsure, si elle intervient, est très brève, effectuée avec les incisives.
Elle est donc pas ou très peu vulnérante, i.e. plus un chien est dominant, moins la morsure est vulnérante.
Claquements des dents lors
d'une agression de distancement
(Vidéo : Claude Béata)
Quelquefois, un simple claquement des dents à distance du dominé avec un retournement de la tête suffit à exprimer cette phase.
3. L'apaisement intervient lorsque le dominé exprime sa soumission par les postures adéquates ( postures de soumission).
a. Le dominant s'approche le plus souvent du vaincu et :
3. La phase d'apaisement est identique à la séquence comportementale du chien dominant.
Manifestations comportementales interspécifiques
Nous envisageons ici les agressions hiérarchiques vis à vis de l'homme qui dépendent aussi des prérogatives du dominant du chien.
1. Si le chien est dominant par rapport au maître, il ne fera que pincer et ce message sera doublement mal interprété par le maître.
a. Le maître pensera que le chien n'a pas voulu le mordre réellement.
b. En outre, quand le chien viendra lécher la main du maître, endroit le plus souvent mordu, celui-ci pensera que le chien vient s'excuser.
Morsure de la maîtresse
(Photo : auteur inconnu)
Or, nous avons vu plus haut que c'est un signe d'apaisement disant : « Je te pardonne. C'est bon, mais je suis le dominant et toi, le dominé. »
Le maître la plupart du temps, croyant que le chien s'excuse, le caresse, i.e. renforcement positif : « Mais oui ! Je te confirme, c'est bien toi le dominant ! »
2. Par contre, si la position hiérarchique est instable, comme entre chiens, la morsure risque d'être plus vulnérante. C'est le cas malheureusement avec les enfants.
D'une part, les enfants ne reconnaissent pas forcément les signaux d'avertissements des chiens et insistent jusqu'à ce qu'ils se fassent mordre.
D'autres part, le visage des enfants étant au niveau de la gueule du chien, les morsures sont infligées au visage, laissant souvent des cicatrices indélébiles.