Citation
« Il ne peut y avoir de totalité de la communication.
Or la communication serait la vérité si elle était
totale. »
Paul Ricoeur
Donner une définition correcte de la communication est une gageure.
Le naturaliste G. M. Burghardt ne s'y est pas trompé : « Je me sens incapable de résoudre le conflit concernant les diverses définitions de la communication chez les animaux. »
Ce n'est que depuis 1930 environ, sous l'impulsion
des éthologistes
objectivistes (Konrad
Lorenz (1903-1989) et Nikolaas
Tinbergen (1907-1988) entre autres) que les interactions
animales ne sont plus considérées comme des humeurs.
Avant cette époque, tous les naturalistes suivaient Charles Darwin (1809-1882). Pour lui, seul l'Homme pouvait communiquer, c'est-à-dire, exprimer des idées, des émotions et des sentiments.
Pour les behavioristes, la communication était uniquement considérée comme une application du modèle stimulus-réponse (S-R).
C'est vers les années 1960 que la communication animale, sous l'influence
des cognitivistes,
est étudiée plus précisément et décrite
dans toute sa complexité.
La
communication, au sens éthologique,
est définie comme l'émission par un animal d'un signal qui
provoque une réponse de la part d'un autre animal, de telle sorte
qu'un avantage soit acquis :
Cette définition éthologique simple donne les éléments caractéristiques de la communication :
Pourquoi
cette définition est-elle éthologique ? La thèse centrale
de l'éthologie moderne, en suivant Charles
Darwin (1809-1882), est qu'un comportement n'évolue que parce
qu'il avantage l'animal.
Pour pallier cette difficulté, la définition ci-dessus invoque les bénéficiaires de ces avantages :
Le loup dominé qui lèche le museau du dominant
ne sera pas agressé par lui (infos)
Quand une baudroie agite son appendice en forme de ver pour attirer un petit poisson, la communication interspécifique finit par la mort de ce dernier.
Les phéromones d'alarme émises par un chat
signalent la présence d'un danger à un autre chat qui évitera
la zone marquée (infos).
Les bandes de chiens sauvages conjuguent leurs efforts pour
capturer une grosse proie. On pourra objecter que le mâle dominant
mangera en premier les meilleurs morceaux (infos)..
Toutefois, les plus faibles pourront manger également, ce qui n'aurait
peut-être pas été possible sans la coopération
de tous.
Une définition bien plus complète et plus précise,
donc plus complexe, est donnée par Yveline Leroy
:
« Au niveau animal, on appellera communication les actes qui préparent ou organisent, à distance ou à proximité, une relation qui assure et éventuellement modifie le déroulement d'une ou de plusieurs fonctions auxquelles participent au moins deux organismes, pas nécessairement de la même espèce.
Ces actes mettent en jeu des signaux, ou ce qui en tient lieu, des indices, qui émanent d'un organisme émetteur et sont adaptés à la fois au milieu où ils sont produits et aux potentialités perceptives de l'organisme récepteur.
La réaction-réponse de celui-ci est l'expression tangible de la réussite de l'acte de communication. Dans la plupart des cas, les rôles d'émetteur et de récepteur ne sont pas interchangeables. »
Vue d'ensemble de la communicationEssais de définition
Commentaires sur la définition
Récepteurs
sensoriels
Sens et organes des sens
Communication chez le chien
Communication chez le chat
Communication chez l'homme