Comportement alimentaire chez le chien
Sens utilisés, préférences alimentaires, facilitation sociale

Citation

« Mange de façon à manger ce que tu manges, et non pas de manière à être dévoré par ta nourriture. »

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Sommaire
  1. Comportement alimentaire
  2. Régulation du comportement alimentaire
  3. Comportement alimentaire chez le chien
    1. Prédation chez le chien
      1. Chasse en solitaire ou en meute
      2. Espèces de proies chassées
      3. Affût et poursuite de la proie
      4. Capture et mise à mort de la proie
        1. Séquence sur les petites proies
        2. Séquence sur les proies moyennes
        3. Séquences sur les grandes proies : chasse en groupe
        4. Vocalisations lors de la traque
      5. Ingestion de la proie
      6. Hiérarchisation alimentaire
      7. Modes de chasse chez le chien
      8. Troubles de la prédation chez le chien
    2. Alimentation du chien
      1. Composition des repas
      2. Administration des repas
      3. Sens utilisés dans l'alimentation ménagère
      4. Préférences alimentaires
        1. Appétence des aliments
        2. Apprentissage gustatif
        3. Facilitation sociale
    3. Alimentation spécifique du chien
      1. Comportement alimentaire du chiot
        1. Allaitement du chiot
        2. Sevrage du chiot
        3. Hiérarchisation alimentaire
      2. Alimentation de la chienne pendant la gestation et la lactation
        1. Alimentation de la chienne pendant la gestation
        2. Alimentation de la chienne pendant la lactation
      3. Alimentation des chiens stérilisés
      4. Alimentation du chien en fonction de l'âge
      5. Alimentation à objectifs spéciaux
    4. Accès à l'alimentation : prérogative de dominant
  4. Troubles du comportement alimentaire chez le chien
    1. Composition des repas
    2. Heures et lieux des repas
    3. Fluctuations de l'appétit
      1. Boulimies
      2. Hyporexies ou anorexies
      3. Dysorexies
      4. Vols de nourriture
    4. Organisation sociale des repas
      1. Ordre d'accès à la nourriture
      2. Possibilité d'obtenir de la nourriture des maîtres
      3. Présence des maîtres et vitesse d'ingestion du repas
      4. Approche de la nourriture (gamelle, os…)
      5. Coexistence de plusieurs chiens
    5. Ingestions de substances impropres à la nutrition (pica ou picage)
      1. Plantes
      2. Coprophagie
      3. Autres matériaux

Bibliographie

Sens utilisés dans l'alimentation ménagère


Le chien utilise son odorat pour localiser la source des aliments et initier l'ingestion (olfaction du chien).
Ensuite, le goût est employé pour identifier les aliments.

Chien frairant pizza
Chien flairant une pizza
(Photo : creativecommons.org/paulidin)

S'il n'y a pas concordance entre les informations fournies par l'odorat et les saveurs perçues, l'ingestion s'arrête.


Le chien est sensible aux saveurs salées et ressent le sucré, contrairement au chat (sens utilisés par le chat).

Toutefois, le sel, du moins à certaines concentrations, est perçu sucré. Les chiots et les chiens adultes refusent - et donc sont capables de percevoir - une solution de chlorure de sodium à 0,5 %.

Par contre, on trouve de nombreux récepteurs aux acides aminés qui composent les protéines, preuve s'il en est que le chien est un Carnivore.


En plus du goût et de l'odeur, la texture constitue un choix important dans les critères de sélection d'un aliment
.

Le chien, à la différence du chat qui est un carnivore strict, consomme également des végétaux.

Le chien adulte, contrairement au chat, est capable de mâcher efficacement grâce à ses molaires adaptées (dentition du chien).

Préférences alimentaires

Appétence des aliments

L'appétabilité des aliments varie en fonction de leur origine.

1. Les chiens prélèvent la viande à un aliment équilibré constitué uniquement de végétaux.

  • Parmi les viandes, l'ordre du choix est le suivant :

1. boeuf
2. porc
3. agneau
4. poulet
5. cheval

  • La préférence dans la préparation des viandes est la suivante :

1. viande cuite en boîte
2. viande cuite fraîche
3. viande crue


Si les chiens sont anosmiques (absence du sens de l'odorat), ces préférences disparaissent : pensez à votre expérience quand vous souffrez d'un rhume !

Chien obèse
Chien obèse
(Photo : creativecommons.org/Jeremy Vandel)

2. Un aliment en boîte ou semi-humide est préféré à un aliment sec.

3. Le chien préfère les aliments contenant des graisses de bonne qualité ou des sucres.

Des sujets anosmiques préfèrent un aliment contenant du sucre qu'un aliment qui en est dépourvu.

Le chien adapte son ingestion volontaire de telle sorte qu'un poids de référence précis ("set point") soit maintenu constant.

4. Quand on distribue un aliment dont la teneur en calories est plus faible, le chien en mange plus.

Ce poids de référence varie selon les races et les individus, la quantité de tissu adipeux pouvant être plus élevée (Labrador) ou moins élevée (Lévrier anglais).

Le passage d'un aliment moins appétent à un aliment plus appétent pourrait augmenter le niveau du poids de référence.

5. L'apprentissage gustatif est essentiel pour les préférence alimentaires.

La néophilie alimentaire (attrait pour un aliment inconnu) est un moyen d'évaluer une nouvelle source potentielle pour ses qualités nutritionnelles, mais aussi, une façon de trouver une alternative à l'aliment habituel qui se raréfie. La néophobie alimentaire (rejet de l'aliment inconnu) est aussi adaptatif dans la mesure où l'animal se limite à consommer une nourriture qu'il connaît bien et qui est dépourvue de toxicité.

C'est un processus par lequel un animal apprend à éviter un aliment qu'il a associé à un trouble interne, généralement gastro-intestinal (vomitif comme le chlorure de lithium ou aliment riche en sucres).

Facilitation sociale

Chien mangeant ensemble
Chien mangeant ensemble
(Photo : creativecommons.org/adamknits)

La facilitation sociale se manifeste également dans le comportement alimentaire.

  • Des expériences anciennes ont mis en évidence que des chiots absorbent 15 à 20 % de nourriture en plus s'ils reçoivent leur repas avec un congénère.
  • Si celui-ci est affamé et mange beaucoup, cela induit chez eux une consommation supplémentaire de 30 à 200 %.
  • Le même phénomène existe chez l'homme où la nourriture possède un rôle social important ( infos).

Ces excès n'ont cependant qu'un effet temporaire car le gain de poids calculé sur plusieurs semaines est comparable à celui d'un sujet isolé.


L'arrivée d'un nouveau chien dans un foyer augmente l'ingestion chez le chien résident par un phénomène de compétition ( infos) et non de facilitation sociale.

Troubles du comportement alimentaire du chien

Comportement alimentaireComportement alimentaire du chienPrédation
Alimentation (à la maison)Allaitement chiotSevrage chiot
Hiérarchisation alimentaireAlim. de la chienne (gestation, lactation)
Alim. chiens stérilisésAlim. chien (en fonction âge)Alim. à objectifs spéciaux
Sémiologie alimentaire

Bibliographie
  • Giffroy J.M. (Prof. Université de Namur, Belgique) - L'éthogramme du chien - 3ème cycle professionnel des écoles nationales vétérinaires, Toulouse, 2000
  • Pageat P. - Pathologie du comportement du chien - Editions du Point Vétérinaire, Maisons-Alfort, 384 p., 1998
  • Levesque A. - La gustation chez le chien et le chat - Le Point Vétérinaire, vol. 28, n°186, 1997
  • Landsberg G.,Hunthausen W., Ackerman L. - Handbook of behavior problems of the dog and cat -Butterworth-Heinemann, Oxford, 211 p., 2000
  • Pageat P. - Sémiologie en pathologie comportementale - Point Vétérinaire, 1990
  • Dehasse J. - Tout sur la psychologie du chien - Odile Jacob, Paris, 400 p., 2009
  • Beaumont-Graff E., Massal N. - Guide pratique du comportement du chien -Eyrolles, 286 p., 200
  • Pieson P., Grandjean D., Sergheraert R., Pibot P. - Guide pratique de l'élevage canin - Royal Canin, 347 p., 1996