Conditionnements :
préparation des animaux

Citation

« Chaque situation nouvelle, chaque problème à résoudre amène avec lui l'opportunité rare d'apprendre quelque chose de nouveau. »

Olivier Lockert

Sommaire

La préparation à subir un conditionnement classique ou un conditionnement opérant varie d'une espèce à l'autre.

L'aptitude à associer rapidement deux événements, S-S ou S-R, est en effet différente d'une espèce à l'autre et parfois d'un sujet à l'autre.

  • Cela tient à l'organisation du comportement propre à chaque espèce et à chaque individu.
  • Chacun est physiologiquement et éthologiquement " préparé " à former certaines associations plutôt que d'autres.

RatDonnons quelques exemples.

Rats

Des rats sont conditionnés à fléchir un membre. Il le font :

  • aisément avec des stimuli comme l'éclair d'un flash, un bruit fort ou un choc électrique ;
  • difficilement suite à la présentation d'une nourriture ayant un goût particulier.


Biologiquement, ces animaux sont donc plutôt préparés à associer un stimulus visuel ou auditif à une douleur parce que dans leur environnement, ce genre de coïncidence est susceptible de se produire
.

Cage de SkinnerPar renforcement négatif, un rat apprend rapidement des réponses telles que changer de compartiment dans une cage de Skinner, se blottir contre une paroi ou agresser un congénère. Par contre, dans les mêmes conditions, il apprend moins vite à pousser sur un levier ou fléchir un membre postérieur.

Pour éviter des chocs électriques, des rats apprennent aisément à se déplacer du centre de leur cage vers un coin.

  • Par contre, il est très difficile de leur faire faire le mouvement inverse.
  • Le coin est la partie de la cage qui, dans les conditions naturelles, ressemble le plus aux lieux où un rat menacé se réfugie (anfractuosité d'un mur, d'un rocher, d'une souche d'arbre, ...).


Dans les conditions expérimentales, l'animal utilise les connaissances instinctives qui lui ont été transmises au cours de son évolution phylogénique.

 

Chiens

Un chien apprend facilement à revenir vers son conducteur ou à se mettre au down pour éviter ou échapper à un stimulus aversif.

  • En effet, dans la nature, les canidés mis en présence d'un danger se déplacent pour fuir ou bien combattent ou encore s'immobilisent, " flight, fight, freeze " en anglais.
  • Ainsi, un collier à spray commandé à distance est plutôt efficace pour mettre un chien en mouvement ou pour agir sur la direction de son déplacement. Par contre, dans certains cas, il est inefficace ou provoque l'effet inverse s'il est utilisé pour supprimer un comportement agressif par exemple.

Dans l'espèce canine, un ton pulsé est associé plutôt facilement à une réponse consistant en une suite de flexions et d'extensions du membre postérieur.

  • Un ton continu est associé plutôt facilement à une réponse consistant à lever un membre postérieur et à le maintenir dans cette position.
  • Par contre, si on inverse les stimuli, l'apprentissage de ces réponses est plus difficile.

Des chercheurs ont remarqué que les bergers travaillant avec des Border Collies utilisent deux types de signaux sonores : plusieurs coups brefs ou un coup long.

  • A partir de cette constatation, ils ont réalisé une série d'expériences : il est plus facile d'apprendre à un chien à revenir vers son conducteur suite à un signal sonore d'une durée totale de 0,75 secondes composé de quatre sons identiques de fréquence croissante (de 1,5 KHz à 3,5 KHz) que de leur apprendre la même réponse avec un signal sonore d'une même durée constitué d'un seul son dont la fréquence décroît entre 3,5 KHz et 1,5 KHz.
  • Inversement, il semble que ce dernier son, long, unique et devenant plus grave, soit plus efficace pour apprendre aux chiens à s'asseoir et rester assis que le signal composé de quatre sons.
  • D'une manière générale, ces chercheurs pensent que les réponses qui correspondent à une augmentation de l'état d'alerte et du niveau des activités sont plus aisément associées à des stimulations sonores constituées de sons brefs et répétés.
  • Cela rejoint ce qui a été observé dans la nature chez plusieurs espèces de mammifères et d'oiseaux où la communication auditive entre animaux d'un groupe a recours à ce type de signal pour signifier un message équivalent.

Conditionnement classiquePréparation des animauxConditionnement opérant

Bibliographie
  • Giffroy J.M. (Prof. Université de Namur, Belgique) - L'apprentissage et ses applications - 3ème cycle professionnel des écoles nationales vétérinaires, Toulouse, 2000