Phéromones et marquages
Pourquoi l'animal marque-t-il ?

Citation

« Les odeurs, comme les sons musicaux, sont de rares sublimateurs de l'essence de la mémoire. »

George du Maurier

Sommaire


Tous les marquages ont des rôles bien précis : le développement de glandes sécrétrices, le comportement de marquage et l'organisation sociale de l'espèce sont liés.

Organisation du territoire

Le premier rôle est de pouvoir se repérer et de délimiter son environnement : ils permettent une organisation de l'espace de vie par mémorisation.

Toutefois, ces marquages ont également un rôle de barrière par une signalisation précise (" Défense d'entrée " par exemple). Cependant, c'est loin d'être aussi simple car de nombreuses marques n'empêchent pas forcément un congénère d'entrer dans le territoire.

Ce sont les phéromones de déclenchement ou incitatrices (releaser pheromones) induisant une modification instantanée et réversible du comportement du récepteur qui perçoit le signal (autre individu ou lui-même - infos -.

Tous les cas de figures peuvent se présenter.

  • Certains animaux marquent leur habitat.

Les chats, animaux territoriaux par excellence (infos), marquent les limites de leurs champs territoriaux par les griffades et les marquages urinaires.

  • D'autres marquent les pistes.

Les chats marquent les voies reliant les champs territoriaux par du marquage facial (infos).

Les chiens urinent tout au long des chemins qu'ils empruntent (infos).

Reconnaissance intra et interspécifique

Le deuxième rôle est la reconnaissance intra et interspécifique qui comporte de nombreuses facettes. Les marques renseignent sur l'âge, le sexe, l'état physiologique (santé, nutrition, cycle sexuel…) et le statut social de celui qui les a émis.

1. La reconnaissance des intrus par les résidants, mais également des voisins est la première conséquence de cet état de fait (qui découle en partie du paragraphe précédent).

Les odeurs du résidant sont apprises et reconnues par l'intrus ou le voisin, ce qui évitera les confrontations frontales. En termes énergétiques, et le résidant et l'intrus ou le voisin ne gaspilleront de forces dans une bataille à l'issue plus qu'incertaine.

Toutefois, la compétition est toujours plus rude avec le voisin qu'avec l'intrus : ce qui a fait définir le concept de " dear ennemy " ou " cher ennemi  ".

2. Les phéromones jouent un rôle essentiel dans l'organisation sociale.

Chez le chat, l'allomarquage reconnaissance de l'autre par marquage facial) rend les interactions apaisantes avec certains congénères, mais également avec les espèces avec lesquelles il a été socialisé.

Chez le chien, l'odeur du groupe a un rôle de ciment social et permet l'organisation et le maintien du groupe. En outre, le dominant se reconnaît par ses marquages.

Copulation canine3. Les phéromones favorisent la reproduction ( infos). N'oublions pas qu'il y a également une reconnaissance du congénère en état physiologique adéquat, du partenaire idéal par l'odeur de ses marquages.

Le chat marquera surtout lors des oestrus des femelles ou le rut des mâles.

Le chien effectue des marquages, signes d'inégalité hiérarchique, en particulier dans le comportement reproducteur.

Une hypothèse séduisante est que les partenaires pourraient se choisir en fonction d'une odeur " génétique " différente pour éviter la consanguinité.

Anxiolyse

Le troisième rôle est une conséquence de tous les autres : l'apaisement et les effets anxiolytiques.

Le chat, en reconnaissant olfactivement son territoire et ses amis ou ses espèces-amies, évite les lieux ou les interactions anxiogènes : « je suis bien chez moi, avec tous mes objets familiers et mes amis - gens ou animaux - qui y vivent ! ». Ces marques traduisent l’attachement du chat à son territoire (infos).

Le chien, en reconnaissant sa meute et en en ayant intégré les relations hiérarchiques, interagira avec un autre membre de son groupe avec une communication congruente, sans contre-sens dans la compréhension du message de l'autre, pour ainsi dire dans une confiance mutuelle.

Sens chimiquesOlfactionCommunication olfactiveVue d'ensemble sur les phéromones
Perception phéromonaleOrgane voméro-nasal et voies ascendantes
Sécrétions et excrétions phéromonalesCommunication phéromonale
Phéromones et marquagesPhéromones et organisation sociale
Phéromones et reproductionPhéromones et alarmes Phéromonothérapie

Bibliographie
  • Pageat P. - La communication chimique dans l'univers des carnivores domestiques - PV, vol 28, n°181, 1997
  • Brossut R. - Phéromones : la communication chimique chez les animaux - CNRS Editions, Paris, 143 p., 1996
  • Wyatt T.D. - Pheromones and animal behaviour : communication by smell and taste - Cambridge University Press, 391 p., 2003
  • Leroy Y. - L'univers odorant de l'animal - Boubée, 375 p., 1987
  • Rosenzweig M.R., Leiman A.L., Breedlove S.M. - Psychobiologie  - DeBoeck Université, Bruxelles, 849 p., 1998
  • Giffroy J.M. (Prof. Université de Namur, Belgique) - L'éthogramme du chat - 3ème cycle professionnel des écoles nationales vétérinaires, Toulouse, 2000
  • Dehasse J. - Tout sur la psychologie du chat - Odile Jacob, Paris, 604 p., 2005
  • Wright M., Walters S. - Le livre du chat - Septimus éditions, 256 p., 1980
  • Cours de base du GECAF