Citation
« Entre Ce que je pense, Ce que je veux dire, Ce
que je crois dire, Ce que je dis, Ce que vous avez envie d'entendre, Ce
que vous entendez, Ce que vous comprenez... il y a dix possibilités
qu'on ait des difficultés à communiquer. Mais essayons quand
même... »
Bernard Werber
Une définition complète et précise, donc complexe,
est donnée par Yveline Leroy :
« Au niveau animal, on appellera communication les actes qui préparent ou organisent, à distance ou à proximité, une relation qui assure et éventuellement modifie le déroulement d'une ou de plusieurs fonctions auxquelles participent au moins deux organismes, pas nécessairement de la même espèce.
Ces actes mettent en jeu des signaux, ou ce qui en tient lieu, des indices, qui émanent d'un organisme émetteur et sont adaptés à la fois au milieu où ils sont produits et aux potentialités perceptives de l'organisme récepteur.
La réaction-réponse de celui-ci est l'expression tangible de la réussite de l'acte de communication. Dans la plupart des cas, les rôles d'émetteur et de récepteur ne sont pas interchangeables. »
Cette
définition de la communication appelle de nombreux commentaires.
Qui dit communication dit médiation : nous devons prendre en compte
l'ensemble de la relation qui unit l'émetteur et le récepteur.
Toutefois, le vrai médiateur est le signal
qui est une notion difficile à appréhender.
1. Le signal de communication est l'expression de :
Les grandes fonctions des espèces évoluées
suivent des rythmes (nycthémères, saisons, année).
On peut définir l'éthogramme selon Yveline Leroy comme un
« emploi du temps annuel ». Les signaux scandent alors ces différents
temps (
infos) ;
« Des mécanismes assurent la cohésion des individus qui collaborent. Le signal de communication en est l'opérateur. L'apparition du signal marque le déclin de l'autonomie individuelle au profit de l'interdépendance fonctionnelle. »
« Parce qu'il est à la fois " marqueur du temps "
et médiateur d'une collaboration fonctionnelle, le signal scande
la durée vitale de l'individu, du couple, de l'unité sociale
fonctionnelle, voire de l'écosystème, en regard du temps cosmique.
»
Le
signal doit permettre d'établir le contact, et en cela, il doit être
:
Par exemple, si vous dites «Â Assis ! » à
un chien, il faut que cet ordre émerge du flot de parole ambiant
(
infos).
Une posture, par exemple, ne doit pas exprimer soit une
agression, soit une invitation au jeu : elle doit être claire pour
celui qui la reçoit pour ne pas provoquer de contre-sens (infos).
Le signal agit sur le récepteur de deux manières :
Le récepteur produit un comportement adapté
ou non à la situation : un chien fait un appel au jeu à un
autre chien. Celui-ci répond en jouant, un autre en l'agressant s'il
est mal socialisé.
C'est le cas par exemple des modifications hormonales sexuelles
de la chienne dominante qui peut inhiber les fonctions reproductrices des
femelles subalternes (infos).
2. La communication n'est ni une interaction, ni un acte consommatoire : elle prépare ou organise un ensemble de comportement auxquels participent au moins deux organismes.
Le
chat ou le chien qui mange un oiseau par exemple est en interaction avec
lui. Le manger est un acte consommatoire. Il n'y a pas là, communication.
Par contre, la chasse en meute nécessite une coopération
entre les chiens, basée sur des signaux (acoustiques en particulier),
véritable communication qui prépare et organise la fonction
copartagée, c'est-à-dire la capture de la proie (infos).
3. Ces deux organismes ne sont pas nécessairement de la même espèce et la communication peut être :
La pollinisation des fleurs par les insectes est un bon
exemple de communication inter-règne. Pour le sujet qui nous occupe,
ce sont les communications du chien ou du chat avec l'Homme ou avec les
autres animaux domestiques.
4. La communication met en place :
Un chien qui monte très haut la patte pour laisser
échapper quelques gouttes d'urine montre ainsi sa présence
par un message visuel clair et une marque olfactive (
infos).
Ce peut être des traces qui laissent les sécrétions
des glandes
podales pour initier un marquage passif.
5. La communication ne peut être effective que si le signal est reçu, c'est-à-dire que le récepteur possède les organes sensoriels récepteurs adéquats.
Les animaux appréhendent l'univers au travers de leurs organes des
sens. Ce filtre
neurologique implique que la " réalité "
est différente d'une espèce à l'autre : c'est
l'" Umwelt "
de Jacob
Johann von Uexküll (1864-1944).
La mouche n'interagit pas avec l'environnement comme nous pouvons le faire.
6. La communication est réussie si le récepteur réagit. Cependant, le terme " réussite " me paraît ambigu pour deux raisons.
Un
chien ou un chat qui présente des troubles du développement
sera dans l'impossibilité de communiquer convenablement, même
s'il est vrai qu'il communique. En plus du filtre neurologique, nous pouvons
parler du filtre social chez les animaux sociaux et du filtre individuel
: l'histoire d'un être est unique (
infos).
7. La communication animale est polarisée contrairement à la communication humaine dans laquelle, pensent les linguistes, les émetteurs et les récepteurs sont interchangeables.
Bien que ? Les PNListes nous démontrent que notre
" carte du monde " - notre Umwelt - influe fortement
sur notre communication (
infos).
Lors des échanges entre insecte et fleur par exemple, la polarité est bien nette.
De nombreux progrès ont été réalisés ces dernières années dans l'identification et l'interprétation des messages animaux. Toutefois, les chercheurs ont encore de beaux jours devant eux !
Vue d'ensemble de la communicationEssais de définition
Commentaires sur la définition
Récepteurs
sensoriels
Sens et organes des sens
Communication chez le chien
Communication chez le chat
Communication chez l'homme