Système somatosensoriel (somesthésie)
Douleur et nociception : neurones nociceptifs secondaires

Citation

« Ah ! l'insignifiance de tout face à la douleur ! »

Louis Nucera

Sommaire


Les neurones nociceptifs secondaires sont situés dans les couches I et V de Rexed de la corne dorsale ( infos) de la moelle épinière.

A cet étage médullaire, on trouve deux sortes de neurones :

  • les neurones nociceptifs spécifiques, qui ne répondent qu'à des stimuli nociceptifs (activation des fibres A γ ou C), dont le corps cellulaire se trouve dans les couches I de Rexed.

Neurones nociceptifs Leur champ récepteur est étroit : ils possèdent une bonne discrimination spatiale, mais une faible capacité à coder l'intensité nociceptive.

  • les neurones à convergence, nociceptifs non spécifiques ou à large gamme réceptrice (wide synamic range - WDR -), appélés ainsi car ils répondent également à des perceptions tactiles légères, et des stimulations viscérales, musculaires et articulaires intenses, possèdent leurs corps cellulaires dans la couche V de Rexed.

Contrairement aux précédents, ils sont impliqués dans le codage de l'intensité.


Comment les neurones Aα ou Aβ, qui se projettent sur la couche III et IV de Rexed peuvent intervenir dans la nociception ?

La majorité des neurones qui interviennent dans la nociception sont des interneurones localisés dans les couches superficielles qui sont classiquement :

  • des interneurones excitateurs impliquant le glutamate, acide aminé excitateur ( infos) ;
  • des interneurones inhibiteurs impliquant le GABA ( infos) ou la glycine ( infos).

Ceux-ci interviendraient, dans des conditions normales, pour empëcher qu'une stimulation tactile puisse enclencher une douleur ( infos).

Destinations des seconds neurones nociceptifsAprès intégration de toutes les données, le deuxième neurone nociceptif peut partir dans deux directions :

  • vers des neurones pour des activités réflexes :
    • des neurones du système végétatif (surtout la couche I)
    • vers les motoneurones des muscles fléchisseurs (couche V) pour déclencher les réflexes extérocepteurs (dont les points de départ sont les régions cutanées et approchantes) ;

Par exemple, quand vous touchez un objet chaud, vous retirez la main. Ce réflexe doit être rapide et shunte le contrôle cérébral. Il existe également des réflexes végétatifs qui passent par le système nerveux végétatif ( infos).

  • vers de nombreuses structures du tronc cérébral ( infos) pour une régulation homéostatique (modulation) de la douleur qui marchent dans les deux sens : vers le télencéphale, mais également, en retour, vers la moelle.
  • vers le noyau ventral postérieur latéral (VPL) du thalamus ( infos), principale voie du stimulus nociceptif vers le cerveau par les faisceaux spinothalamiques et trigémino-thalamique ( infos).
Connexions des neurones afférents viscéraux

C'est au niveau de la couche V, qu'une convergence anatomique s'effectue entre les afférences cutanées, musculaires et viscérales, d'où le phénomène de " douleur projetée ".

  • Les fibres sympathiques sensitives, localisées dans les nerfs splanchniques, dont le corps cellulaire est situé dans la chaîne latéro-vertébrale, entrent dans le nerf spinal. Dans le ganglion spinal, elles synapsent avec un interneurone qui fait la jonction avec les voies sensitives cérébro-spinales.
  • Cela explique la douleur du bras gauche dans l'angine de poitrine, la douleur testiculaire de la colique néphrétique ou la douleur du membre fantôme…


Ces neurones à convergence serviraient à globaliser les informations externes (peau) et internes (viscères, muscles) pour élaborer un schéma corporel.

SomesthésieDouleur et nociceptionNocicepteursTransduction nociceptive
Fibres nociceptivesVoies nociceptivesContrôle douleur
Douleur et comportementGrille d'évaluation de la douleur
ToucherThermoceptionProprioception

Bibliographie
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