Dans les deux mécaniques, classique et quantique, le moment angulaire (ou cinétique) est l'une des trois propriétés fondamentales du mouvement avec la quantité de mouvement et l'énergie.
La notion de moment angulaire regroupe plusieurs opérateurs qui ne doivent pas être confondus en mécanique quantique.
Force (F), quantité de mouvement (p)
et moment
angulaire (L)
En outre, le moment magnétique est défini comme le vecteur reliant le moment angulaire que subit un objet à l’application d'un champ magnétique externe.
Le moment angulaire (ou cinétique) $L$ d'un point matériel $M$ par rapport à un point $O$ correspond au moment de la quantité de mouvement $\vec p$ par rapport au point $O$, i.e. le produit vectoriel $\vec {OM}\wedge\vec p$ ou $\vec L=\vec r\wedge\vec p$ où $\vec r$ est le vecteur position et $\wedge$ est appelé produit extérieur. Ses unités sont M.L2.T-1.
Ce qui donne : $\vec L=\vec r\times\vec p=mrv\vec v$.
Ce film de démonstration montre ce qu'est un moment angulaire (nfos).
La direction de la quantité de mouvement permet aussi de définir l'hélicité d'une particule, i.e. projection du spin $\vec S$ d'une particule sur la direction de son mouvement $\vec p$.
1. $r$ est l'opérateur de position, qui représente l'observable position de l'état quantique d'une particule $\hat x\psi(x)=x\psi(x)$.
L'accent circonflexe au-dessus du $x$ à gauche indique un opérateur, de sorte que cette équation peut être lue comme le résultat de l'action de l'opérateur $x$ sur une fonction quelconque $\psi(x)$ égale $x$ multiplié par $\psi(x)$, ou tout simplement, l'opérateur $x$ multiplie une fonction quelconque $\psi(x)$ par x.
2. $p$ est l'opérateur d'impulsionqui agit sur la fonction d'onde $\psi(r,t)$ pour en extraire ses valeurs propres : $\hat p=-i\hbar\nabla$.
Ces relations de commutation signifient que $L$, $S$ et $J$ ont une structure mathématique d'algèbre de Lie, et que les $_{ijk}$ de $\epsilon$ sont ses constantes, ce qui implique 2 conséquences majeures.
1. Dans ce cas, la symétrie de groupe moment angulaire orbital $R_{spatial}$ est le groupe de rotation $SO(3)$.
$L_z$, lié au nombre quantique tertiaire (ou magnétique) $m_\ell$ par sa projection sur l'axe quantique classique $z$ : $L_z=\hbar m_\ell$ où $m_\ell\in \{-\ell\;,-(\ell-1),…\;,+(\ell-1)\;,+\ell\}$ : on trouve donc $2\ell+1$ valeurs pour $m_\ell$.
Pour une valeur donnée de $\ell$, la représentation matricielle est $(2\ell+1)$. La représentation tridimensionnelle du groupe de rotation $SO(3)$ qui correspond à $\ell=1$ est donnée par les générateurs :
3. Dans un système polyélectronique, les moments angulaires de chaque électron se combinent.
Soit deux électrons $(1\;,2)$, dont les opérateurs de mouvement sont $l_1$ et $l_2$, la conservation du moment angulaire du système oblige à écrire :
$|l_1-l_2|\le L\le l_1+l_2$, tel que $|L|^2=L(L+1)$.
Les deux valeurs qui encadrent $L$ correspondent aux valeurs minimale et maximale de $|L|$ que l'on peut construire sous forme vectorielle.
Le $L_{max}$ est important pour la spectroscopie et correspond à la valeur maximale de la projection de $\vec L$, soit la valeur maximale de $M_L$, ce qui va définir le terme spectroscopique (cf. exemples).
$L_{max}=M_{Lmax}=l_{1max}+l_{2max}$
Moment angulaire orbital
$L$ peut varier entre ses bormes par valeur entière.
Pour chaque valeur de $L$, $m_\ell$ varie entre $-L$ et $+L$.
On les représente par un vecteur, partant de l'origine et de longueur constante selon l'axe quantique classique $z$, qui décrivent un cône droit, sans sa base circulaire. On sait que si $L_z$ est connu, $L_x$ et $L_y$
ne le sont pas (cf. plus haut).
Didactiquement, on représente les nombres quantiques $\ell=2$ et les valeurs de $m_\ell$ correspondantes (-2, -1, 0, +1, +2) par 5 cônes.
Les vecteurs ont tous comme longueur $|L|=\sqrt L^2=\hbar\sqrt 6$.