Télencéphale
Lobes cérébraux externes : lobe temporal
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Les hémisphères cérébraux sont subdivisés en :
1. Quatre lobes cérébraux externes (Lobi cerebri) :
- le lobe frontal (Lobus frontalis) en rouge,
- le lobe pariétal (Lobus parietalis) hachuré en bleu,
- le lobe temporal (Lobus temporalis) en jaune,
- le lobe occipital (Lobus occipitalis) en vert.

(Figure : vetopsy.fr)
2. deux lobes cérébraux internes :
- le lobe limbique, lobe à la signification ambigüe, car il est composé de parties des lobes frontal, pariétal et temporal et les structures anatomiques qui le sous-tendent varient selon les scientifiques ;
- le lobe insulaire (cortex insulaire ou insula), appelé quelquefois lobe central, situé au fond du sillon latéral, donc caché entre le lobe temporal et les deux lobes situés au-dessus, les lobes frontaux et pariétaux. Le cortex insulaire est parfois intégré au lobe limbique.

Le lobe temporal est une zone essentielle pour de nombreuses fonctions cognitives chez l'homme, dont l'audition, le langage, la mémoire et la vision des formes complexes.
Vue d'ensemble du lobe temporal
Les lobes temporaux sont situés derrière l'os temporal, dans la partie latérale et inférieure du cerveau :
- à l'arrière des lobes frontaux,
- au-dessous des lobes pariétaux,
- à l'avant des lobes occipitaux.
Une région importante appelé lobe temporal médial (MTL), dont les lésions perturbent gravement notre capacité à former de nouveaux souvenirs, contient plusieurs régions, qui, en outre, ont leur fonction propre :
- le cortex périrhinal (aires de Brodmann 35 et 36),
- le cortex entorhinal (aires de Brodmann 28 et 34), l'aire 34 correpondant approximativement au gyrus ambiens,
- le cortex parahippocampique postérieur (aires de Brodmann 36),
- l'hippocampe " proper ".

(Figure : vetopsy.fr d'après Griffiths et coll)
Sillon latéral
Le sillon latéral (Sulcus lateralis ou ancienne scissure de Sylvius) sépare le lobe temporal des lobes frontaux et pariétaux.
- Si le lobe frontal est complètement séparé du lobe temporal, les régions postérieures des lobes pariétal et temporal restent en continuité sans frontières bien définies.
- Les opercules sont les parties des lobes frontaux, temporaux et pariétaux qui font saillie dans la fissure latérale et qui l'entourent.
Ce sillon très profond et très large, facile à repérer sur la face cérébrale latérale, commence sur la face inférieure du cerveau, dans une dépression à l'angle latéral de la substance perforée antérieure pour se diriger vers le haut et l'arrière latéralement sur chaque hémisphère cérébral. Il délimite le pôle temporal (en dessous) du lobe frontal (au-dessus).
- Cette scissure a été décrite en 1641 par Franciscus de le Boë, ou, de son nom latin, Franciscus Sylvius (1614-1672).
- C'est pourquoi on parle encore du point sylvien ou du cortex périsylvien, cortex situé près de la scissure sylvienne.
Le cortex insulaire est définie comme la surface corticale dans la profondeur de la fissure latérale. Le cortex somatosensoriel secondaire humain (SII) se trouve fonctionnellement dans l'opercule pariétal au plafond du sillon latéral.
Sur la surface latérale de l'hémisphère, le sillon latéral se divise en trois rameaux.
1. Le rameau antérieur horizontal s'étend horizontalement et antérieurement dans le gyrus fontal inférieur, en le subdivisant en une pars orbitalis et une pars triangularis.
2. Le rameau antérieur ascendant, s'étend verticalement dans le même gyrus fontal inférieur et sépare sa pars triangularis en avant de sa pars opercularis en arrière.
3. Le rameau postérieur, plus long, s'étend vers l'arrière et légèrement vers le haut, i.e. cette partie est dite " horizontale ", pour se diviser en deux.
- Un petit rameau est dit " descendant " et un rameau est dit " ascendant ", nommé branche ascendante de Sylvius (ou branche verticale).
- Le point de bifurcation de ces deux branches marque la limite entre le lobe pariétal en haut et le lobe temporal en bas.

(Figure : vetopsy.fr)
Le sillon latéral est plus long et moins incurvé sur l'hémisphère gauche que sur l'hémisphère droit, suite à un phénomène appelé couple Yakovlevien (également connu sous le nom de flexion occipitale (OB) ou couple cérébral dans le sens antihoraire), du nom du neuroanatomiste Paul Ivan Yakovlev (1894–1983).
Le côté droit du cerveau humain a tendance à se déformer légèrement vers l'avant par rapport au côté gauche, et le côté gauche légèrement vers l'arrière par rapport au droit, ce qui est à l'origine d'asymétrie (petalia frontale droite et occipitale gauche).
Le cerveau d'Albert Einstein, conservé après son décès, présente une anomalie de son sillon latéral.
Le sillon latéral est la seconde scissure à apparaître au cours du développement à partir de la 10ème semaine de gestation ( développement de la première vésicule).
Gyri temporaux
Le lobe temporal est composé de plusieurs gyri ou circonvolutions.
Face latérale
Gyri de la face latérale
Sur la face latérale se trouvent :
- le gyrus temporal supérieur (Gyrus temporalis superior ou T1) ;
- le gyrus temporal moyen (Gyrus temporalis medius ou T2),
- le gyrus temporal inférieur (Gyrus temporalis inferior ou T3).

Chaque gyrus est traité dans le chapitre idoine.
Pôle temporal
1. Le pôle temporal correspond à l'extrémité antérieure du lobe temporal, située dans la fosse crânienne moyenne, correspondant approximativement à l'aire de Brodmann 38, dont la plus grande partie est constituée par les gyri temporaux supérieurs et inférieurs, le gyrus moyen étant légérement en retrait.
2. Le pôle temporal a de fortes connexions avec le cortex piriforme, l'amygdale, l'insula et le cortex préfrontal orbitaire (The Enigmatic temporal pole: a review of findings on social and emotional processing 2007) .

(Figure : vetopsy.fr d'après Olofsson et coll)
C'est un cortex associatif impliqué dans l'analyse multimodale, notamment dans la mémoire sémantique et le traitement social et émotionnel des stimuli sensoriels.<
Les rôles des pôles sont différents.
- Le pôle gauche serait plutôt lié à la mémoire sémantique, mais aussi à la compréhension auditive comme la dénomination des objets et des noms propres.
- Le pôle droit joue un rôle plutôt dans la mémoire épisodique.
Toutefois, leurs rôles respectifs sont encore discutés à l'heure actuelle (The function of the left anterior temporal pole: evidence from acute stroke and infarct volume 2011 et Semantic dementia and the left and right temporal lobes 2018 et Extensive left temporal pole damage does not impact on theory of mind abilities 2018).
Tige temporale
1. La tige temporale (temporal stem) est constituée de fibres de matière blanche qui traverse un espace du lobe temporal situé à l'intérieur d'une ligne reliant le sillon limitant inférieur de l'insula, le limen insulaire, le sillon médian sylvien/amygdale et la queue du noyau caudé (A Understanding of the Temporal Stem 2010 et MR Imaging of the Temporal Stem: Anatomic Dissection Tractography of the Uncinate Fasciculus, Inferior Occipitofrontal Fasciculus, and Meyer’s Loop of the Optic Radiation 2004).
2. Les fibres qui composent la tige temporale sont :
- la capsule extrême,
- le faisceau unciné (uncinate fasciculus),
- le faisceau fronto-occipital inférieur,
- la commissure antérieure,
- l'ansa peduncularis
- le pédoncule thalamique inférieur avec les radiations optiques.
Ces fibres communiquent avec le lobe frontal, les corps striés, le thalamus, l'hypothalamus, le lobe temporal controlatéral et la région septale à travers la tige temporale.
Face ventrale et médiale

(Figure : vetopsy.fr)
Sur la face ventrale et médiale se trouve le gyrus fusiforme ou gyrus occipito-temporal (T4).

Cette face interne peut paraître compliquée à comprendre car ses contours sont imprécis et variable suivant les scientifiques.
- D'une part, les contours du gyrus fusiforme ont évolué au cours de l'histoire, d'où certaines difficultés pour en définir les contours (The anatomical and functional specialization of the fusiform gyrus 2015)
- D'autre part, des variations anatomiques importantes suivant les individus, au niveau des sillons et des gyri occipitaux, expliquent les différences notoires dans les descriptions anatomiques des régions occipitales, mais aussi temporales (The occipital lobe convexity sulci and gyri: Laboratory investigation 2012).
En effet, suivant les auteurs (Toward a Common Terminology for the Gyri and Sulci of the Human Cerebral Cortex 2018 et The cerebral sulci and gyri 2010) :
1. un quatrième gyrus occipital (O4), appelé quelquefois lobule fusiforme, qui correspond à l'aire de l'aire de Brodmann 37 se trouve en prolongement du gyrus fusiforme (T4) ;
- On peut réunir les deux gyri sous le nom de gyrus temporo-occipital latéral.
- On peut même appeler uniquement le gyrus fusiforme de ce nom (Gyrus occipitotemporalis lateralis), et alors il devrait contenir O4.

(Figure : vetopsy.fr d'après Donkelaar et coll)
2. Le gyrus parahippocampique peut quelquefois être placé dans le lobe temporal et forme le cinquième gyrus temporal (T5) : il s'unit en arrière avec le gyrus lingual occipital (O5).
- On peut réunir les deux gyri sous le nom de gyrus temporo-occipital médial, ou même appeler le gyrus lingual seul de ce nom.
- Sur certaines figures, dont celle de Netter, on sépare un gyrus occipito-temporal médial ((Gyrus occipitotemporalis medialis), du gyrus lingual et parahippocampal.
Toutefois, la grande majorité des scientifiques incorpore le gyrus parahippocampique dans le lobe limbique, qui est aussi sujet à controverse dans sa composition : c'est ce que nous ferons.

Comme nous traitons toutes les régions, gyri et sulci dans des chapitres particuliers, chacun pourra organiser les chapites comme il le voudra !
Fonctions du lobe temporal

Le cortex temporal joue un rôle dans de nombeux processus cognitfs, en particulier la réponse à la " question du quoi ".
Le cortex temporal peut être divisé en deux.

(Figure : vetopsy.fr)
1. Le cortex temporal supérieur est surtout associé au traitement des informations auditives (bruits, lmusique, langage) par la présence, entre autre, dans le gyrus temporal supérieur (T1) :
- du cortex audif primaire et secondaire (aires de Brodmann 41 et 42) dans le gyrus temporal transverse ou gyrus de Heschl, lieu de terminaison des radiations auditives qui prennent origine dans le corps génouillé médian.
Ce cortex intervient aussi, dans une moindre mesure, dans les informations visuelles.
2. Le cortex temporal inférieur (IT) et le cortex temporal ventral (VTC) sont associés aux traitements complexes des informations visuelles, en particulier la reconnaissance des visages et des objets.
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Modèle de reconnaissance des visages
(Figure : vetopsy.fr d'après Olivier Marinaud) - Les scènes visuelles complètes sont aussi interprétées dans des régions du lobe pariétal et du lobe occipital pour former des réseaux nécessaires à l’analyse du mouvement, des relations spatiales, de la perception des formes, de l’identification et la reconnaissance des couleurs ou encore des mécanismes de contrôle dans les mouvements de poursuite oculaire.
3. Ces deux cortex jouent aussi un rôle essentiel dans le processus mémoriel par la voie passant par le subiculum au sens large, via le cortex entorhinal et périrhinal (cortex rhinal) et le gyrus parahippocampique.
D'autres fonctions du lobe temporal peuvent être évidemment mises en évidence par son lien avec d'autres structures cérébrales (amygdale, hippothalamus…).
Gyrus temporal supérieur
Système nerveuxSystème nerveux centralMoelle épinièreBulbe rachidienPontMésencéphaleFormation réticuléeCerveletDiencéphaleTélencéphaleLobe frontalLobe pariétalLobe temporalGyrus temporal supérieurGyrus temporal moyenGyrus temporal inférieurGyrus fusiforme (occipito-temporal)Lobe occcipitalLobe insulaireLobe limbiqueSystème nerveux périphérique
- Marieb E. N. - Anatomie et physiologie humaines - De Boeck Université, Saint-Laurent, 1054 p., 1993
- Rosenzweig M.R., Leiman A.L., Breedlove S.M. - Psychobiologie - DeBoeck Université, Bruxelles, 849 p., 1998
- Kahle W., Leonhardt H., Platzer W., Cabrol C. - Anatomie, 3, Système nerveux et organes des sens - Flammarion Médecine-Sciences, Paris, 372 p., 1998