Armes chez les animaux
Phanères modifiés : écailles, bec, griffes, cornes et piquants

Citation

« Le loup attaque de la dent, le taureau de la corne. »

Horace

Sommaire


Les phanères (du grec " apparent ") sont des formations saillantes du tégument produites par l'épiderme, le derme ou les deux à la fois.

Bec de l'aigle
Bec de l'aigle
(Photo : creativecommons.org/BrianScott)

Les phanères sont très divers :

  • les écailles ;
  • le bec corné des tortues et des oiseaux,
  • les griffes, serres, ongles et sabots,
  • les cornes et les bois,
  • les plumes,
  • les poils.

Nous nous occuperons, ici, que de celles qui servent d'armes.

Bec corné

Le bec corné est présent chez les tortues et surtout les oiseaux.

Les dents sont absentes chez ces animaux.

Chez les rapaces, le bec est recourbé et pointu : il déborde largement la mâchoire inférieure (spécialisation à son régime carnivore).

Griffes, serres, ongles et sabots

Généralités

Griffes de l'ours
Griffes de l'ours
(Photo : creativecommons.org/ibm4381)


Les griffes sont des productions épidermiques qui se sont apposées autour de la dernière phalange de chaque doigt.

Chez certaines espèces, les félins, par exemple, les griffes sont rétractiles (sauf chez le guépard) et demeurent toujours acérées : elles permettent la préhension et la fixation de la proie.

Les griffes chez le chat sont des armes, mais également sont utilisées lors des griffades dans le marquage territorial.

Chez les rapaces, les quatre doigts sont développés et sont pourvus de griffes fortes, très acérées et crochues, les serres.

Serres des rapaces
Serres des rapaces
(Photo : creativecommons.org/dctim1)

Les griffes se transforment en ongles chez les primates à la musculature des doigts développée permettant de très nombreux mouvements (pince par exemple avec pouce opposable).

Les sabots permettent de caractériser le super-ordre des Ongulés, herbivores, dont la locomotion est adaptée à la course. L'ordre des éléphants (Proboscidiens) y est plus ou moins rattaché.

Les sabots sont au nombre de cinq chez les éléphants, quatre chez l'hippopotame, trois chez le rhinocéros, deux chez les ruminants, le porc… et un chez le cheval.

Certains doigts, au départ au nombre de cinq, peuvent régresser : on parle chez les ongulés d'artiodactyles à nombre impair de doigts et de périssodactyles à nombre pair de doigts.

Les sabots servent également comme armes contre les prédateurs (girafes, zèbres…).

Griffes du chat et ongles du chien

Cornes et bois

Différentes structures de cornes
Différentes structures de cornes
© vetopsy.fr (d'après creativecommons.org/frederic.salein & ibm4381 & Tambako the jaguar)

L'os frontal de nombreux ruminants, en général les mâles, portent des cornes.

Chez les cavicornes, l'os frontal possède deux excroissances (cornillons) qui sont recouvertes d'étuis cornés comme chez les bovidés.

Chez les cervicornes, deux éléments dermiques osseux surplombent l'os frontal : ces bois sont caduques, c'est-à-dire qu'ils tombent comme chez le cerf. Ils sont recouverts de l'épiderme au départ (velours) qui s'exfolie.

Piquants de l'échidné
Piquants de l'échidné
(Photo : creativecommons.org/mrda)

La girafe possède la même structure excepté que l'épiderme perdure et les cornes ne tombent pas. Elle se sert de ses cornes pour lutter contre des congénères et de ses sabots contre les prédateurs.

Chez le rhinocéros, la corne est uniquement formée de fibres cornées.

Toutes ses cornes servent comme armes, en général défensives, contre les prédateurs ou lors de combats entre rivaux.

Piquants et épines

Les piquants sont des phanères modifiés.

Ils sont présents chez le porc-épic, le hérisson, l'échidné.

Les épines des épinoches ou des diodons sont formées par des écussons osseux : ces poissons ont perdu leurs écailles.

Venins, pinces et électricité

Comportements agonistiques ArmesMenaceCombatsFuite
Comportements de défense

Bibliographie
  • Eibl-Eibesfeldt I. - Ethologie - Biologie du comportement - Naturalia et Biologica Editions scientifiques Paris, 576 p., 1972
  • Université d'Oxford - Dictionnaire du comportement animal - Robert Laffont, Paris, 1013 p., 1990
  • Immelmann K. - Dictionnaire de l'éthologie - Pierre Mardaga Editeur, Liège, 296 p., 1990
  • Boué H., Chanton R. - Zoologie - quatre volumes, Doin éditeurs, Paris, 1974